CVJ - février 2023, Vol. 64, No. 2

Scientifique

Rapports De Cas

Rapport d’un papillome viral cornéen auto-résolutif chez un chien

Megan A. Cullen, Katelyn E. Fentiman, Gillian C. Shaw, Amy J. Rankin (page 123)

Un chien beagle mâle castré âgé de 10 mois, sans antécédent de maladie oculaire, a été envoyé pour consultation pour une masse cornéenne de l’œil droit. Une masse surélevée non douloureuse avec des projections en forme de frondes provenait de la cornée paraxiale dorso-temporale de l’œil droit. De plus, une lésion conjonctivale en forme de plaque et plusieurs masses surélevées et lisses de la paupière ont été notées autour de l’œil droit. Une biopsie incisionnelle de la masse cornéenne et une biopsie excisionnelle de la masse conjonctivale ont été réalisées. L’histopathologie a confirmé le diagnostic clinique de papillome viral. Une prise en charge conservatrice avec surveillance a été choisie et la lésion s’est résolue d’elle-même 3 mois après l’apparition initiale.

Message clinique clé :
Ce cas suggère que la surveillance est appropriée pour les lésions cornéennes définitivement diagnostiquées comme des papillomes viraux, car elles peuvent être spontanément auto-limitantes.

Une enquête sur des éclosions de syndrome reproducteur et respiratoire porcin

Robert Desrosiers, Jacques Miclette, Martin Choinière, Jean Brochu, Charles Lasalle (page 127)

En 16 jours, une petite exploitation de naissage-engraissement et deux troupeaux de truies ont été infectés avec la même souche du virus du syndrome reproducteur et respiratoire porcin (PRRS). Bien qu’aucune certitude n’ait pu être obtenue, sur la base de l’enquête épidémiologique qui a été entreprise, nous avons déduit que la source de contamination la plus plausible était des aérosols, sur une distance d’au moins 6,1 km.

Carcinome métastatique de la thyroïde dans le squelette appendiculaire et site d’ostéotomie de nivellement du plateau tibial d’un chien

Gabrielle S. Fontes, Sophia P. Topulos, Samuel H. Jennings (page 132)

Une chienne croisée Labrador retriever stérilisée âgée de 13 ans a été référée au Foster Hospital for Small Animals de l’Université Tufts pour l’évaluation d’un carcinome métastatique découvert sur le site d’une ostéotomie de nivellement du plateau tibial (TPLO) antérieure. Le chien a été précédemment évalué chez le vétérinaire de soins primaires pour une plainte de boiterie, et les radiographies du site TPLO précédent ont révélé une lyse osseuse associée à la plaque TPLO. L’exploration chirurgicale du site par le vétérinaire initial a mis en évidence une ostéolyse. La zone lytique du tibia proximal a été biopsiée et un carcinome métastatique a été confirmé. Le patient a été référé pour une évaluation plus approfondie. Après consultation et examen, une tomodensitométrie (CT) du corps entier a été réalisée pour déterminer la source du carcinome. Une masse d’atténuation des tissus mous bien définie effaçant la glande thyroïde droite a été localisée, ainsi que trois nodules d’atténuation des tissus mous bien définis dans le parenchyme pulmonaire, compatibles avec une maladie métastatique. La lésion osseuse ostéolytique et agressive du tibia gauche proximal précédemment diagnostiquée a été visualisée. Après la CT, une amputation palliative du membre postérieur gauche par désarticulation coxofémorale a été réalisée. L’examen histologique du membre postérieur a révélé des cellules épithéliales néoplasiques mélangées à de l’os réactif. Les cellules néoplasiques étaient disposées en paquets avec de rares microfollicules remplis de colloïdes compatibles avec un diagnostic de carcinome thyroïdien métastatique. À la connaissance des auteurs, il s’agit du premier rapport clinique de carcinome thyroïdien métastatique dans le squelette appendiculaire et le site TPLO d’un chien.

Message clinique clé :
Nos résultats ont montré que le carcinome thyroïdien peut métastaser au squelette appendiculaire et que des causes autres que l’ostéomyélite ou l’ostéosarcome associé à l’implant doivent être prises en compte lors de l’évaluation des lésions ostéolytiques sur un site TPLO.

Cystopexie laparoscopique ou assistée par laparoscopie pour une vessie pelvienne chez trois chiens

Darby D. Toth, J. Brad Case, Philipp D. Mayhew, Jose L. Carvajal, Alexander W. Fox-Alvarez (page 137)

Les techniques et les résultats cliniques de la cystopexie laparoscopique ou assistée par laparoscopie chez trois chiens diagnostiqués avec une vessie pelvienne sont rapportés ici.

Les dossiers médicaux de deux chiens ayant une vessie pelvienne ayant subi une cystopexie laparoscopique et d’un chien ayant subi une cystopexie assistée par laparoscopie ont été examinés. Les données récupérées comprenaient le signalement, les signes cliniques, l’imagerie diagnostique, la technique chirurgicale et les résultats cliniques. Le suivi à long terme a été obtenu par des entrevues verbales avec les propriétaires.

La cystopexie laparoscopique ou assistée par laparoscopie a été réalisée avec succès pour repositionner la vessie dans la cavité abdominale chez tous les chiens. Une technique de suture intracorporelle a été utilisée chez deux chiens, tandis qu’une technique extracorporelle a été utilisée chez un chien. Deux chiens atteints de strangurie ont connu une résolution complète immédiatement après la chirurgie et sont restés sans maladie à 18 mois après la cystopexie. Un troisième chien souffrant d’incontinence urinaire s’est amélioré subjectivement (selon le propriétaire) mais celle-ci n’a pas complètement disparu 2 jours après la chirurgie.

Message clinique clé :
La cystopexie laparoscopique ou assistée par laparoscopie peut être un traitement efficace pour une vessie pelvienne chez le chien et peut offrir une alternative peu invasive à la laparotomie. Les chiens mâles atteints de strangurie comme signe clinique principal peuvent connaître une résolution complète après la cystopexie.

Articles

Lymphographie indirecte pour la détection des ganglions lymphatiques sentinelles chez les chiens atteints de tumeurs mastocytaires

Samantha Haas, Dan Linden, Robert Cole, Annette Smith, Stephanie Schleis, Brad Matz (page 142)

Objectif
L’objectif de ce rapport est de décrire la technique et l’utilité diagnostique de la lymphographie indirecte (IL) utilisant un contraste soluble dans l’eau pour la cartographie des ganglions lymphatiques sentinelles (SLN) chez les chiens atteints de tumeurs mastocytaires.

Animaux
Cinquante-trois chiens avec 59 tumeurs mastocytaires ont été inclus.

Procédure
Les dossiers médicaux ont été récupérés pour des chiens avec un diagnostic cytologique de tumeur mastocytaire qui ont également subi une IL pour la cartographie des ganglions lymphatiques. Les chiens ont été exclus lorsque la chirurgie avait été pratiquée avant la présentation. Les images ont été examinées par un radiologue certifié (ACVR) pour la prise de contraste dans le ganglion lymphatique sentinelle.

Résultats
Les études de lymphographie de 34 tumeurs (57,6 %) étaient diagnostiques (lymphatiques clairement identifiables et ganglion sentinelle). Les études de lymphographie de 12 tumeurs (20,3 %) étaient partiellement diagnostiques (lymphatiques identifiables, mais ganglion sentinelle non mis en évidence). Les études de lymphographie de 13 tumeurs (22 %) étaient non diagnostiques. Les études de lymphographie indirecte ont été interprétées comme diagnostiques ou partiellement diagnostiques dans 77,9 % des tumeurs.

Conclusion
Les résultats indiquent que l’IL est une technique simple et disponible pour permettre l’identification d’un ganglion lymphatique sentinelle chez les chiens atteints de tumeurs mastocytaires.

Pertinence clinique
La lymphographie indirecte est une technique simple et largement accessible pour la cartographie du SLN chez les chiens atteints de tumeurs mastocytaires, en particulier dans le milieu de la pratique générale.

Analyse rétrospective sur onze ans des hernies diaphragmatiques acquises chez 49 chiens et 48 chats

Geovane J. Pereira, Sheila C. Rahal, Alessandra Melchert, Rebeca B. Abibe, Cláudia Valéria S. Brandão, Juliany G. Quitzan, Luciane R. Mesquita, Maria J. Mamprim (page 149)

Les données sur les chiens et les chats ayant subi une intervention chirurgicale pour une hernie diaphragmatique traumatique ont été recueillies et analysées rétrospectivement, dans le but d’identifier les facteurs qui ont influencé le taux de survie. Quarante-neuf chiens et 48 chats ont été inclus. Le signe clinique respiratoire prédominant était la dyspnée, et l’intervalle entre le traumatisme et le développement des signes cliniques n’a pas influencé la survie des patients. Des lésions orthopédiques et/ou des tissus mous concomitantes ont été identifiées chez 48,45 % des animaux. Des complications peropératoires sont survenues chez 14 chiens et cinq chats, et des complications postopératoires chez sept chiens et six chats. Le décès peropératoire est survenu chez 6,2 % et le décès postopératoire chez 8,3 % de 1 h à 10 j après la chirurgie. Les animaux qui ont reçu un traitement chirurgical dans les 48 h après le diagnostic avaient un risque de décès plus faible. À l’inverse, les blessures concomitantes et les complications peropératoires et postopératoires étaient les principaux facteurs associés à un risque de décès plus élevé.

Résultats et évaluation par le propriétaire après une ostéotomie bilatérale de nivellement du plateau tibial en une seule séance chez 127 chiens

Hilario González Montaño, Andy P. Moores, James Grierson (page 153)

Objectif
Évaluer rétrospectivement les taux de complications après une ostéotomie bilatérale de nivellement du plateau tibial (TPLO) ainsi que l’évaluation par le propriétaire des résultats et de la prise en charge postopératoire.

Méthodes
Les dossiers médicaux des chiens présentant une pathologie bilatérale du ligament croisé crânien (CCL) ayant subi une TPLO bilatérale en une seule séance de 2015 à 2019 dans une pratique de référence ont été examinés rétrospectivement. Un questionnaire non validé a été envoyé aux propriétaires pour évaluer leur capacité à faire face pendant la période de réhabilitation, ainsi que le résultat de la procédure.

Résultats
Au total, 127 chiens ont été inclus pour l’analyse. Le taux global de complications était de 16,5 % (taux de complications mineures 9,4 % et taux de complications majeures 10,2 %). Sur les 50 propriétaires qui ont répondu au questionnaire, 31 (62 %) n’ont pas eu besoin d’utiliser une écharpe à domicile à tout moment et 10 (20 %) ont utilisé une écharpe pendant < 1 semaine. De plus, un seul propriétaire a indiqué qu’il ne choisirait pas de refaire une chirurgie bilatérale TPLO.

Signification clinique
La chirurgie TPLO bilatérale en une seule séance réalisée par un chirurgien expérimenté a eu un résultat et un taux de complications similaires à ceux de la chirurgie TPLO unilatérale. La plupart des propriétaires ont déclaré que les soins postopératoires de leur chien n’étaient pas difficiles.

Une enquête prospective sur l’équipement d’anesthésie vétérinaire en Alberta, au Canada, à l’aide d’une procédure de vérification normalisée

Jocelyn J.M. Marchiori, Melanie J. Prebble, Daniel S.J. Pang (page 159)

Historique
En médecine humaine et vétérinaire, il est recommandé qu’une procédure de vérification de la machine d’anesthésie (vérification avant utilisation) soit effectuée quotidiennement, avec certains éléments testés avant chaque cas, pour confirmer le fonctionnement sécuritaire et les résultats de la vérification enregistrés.

Objectif
L’objectif de cette étude prospective était d’évaluer les machines d’anesthésie dans les cliniques vétérinaires privées de l’Alberta (Canada) en utilisant une procédure de contrôle standardisée.

Animaux et procédures
Cent machines d’anesthésie consécutives ont été évaluées. Pour chaque élément de la procédure de vérification, une note « réussite », « échec » ou « non applicable » a été attribuée. « Sans objet » indique un élément qui n’a pas pu être évalué.

Résultats
Peu de machines (10 %) évaluées avaient une alimentation secondaire en oxygène, aucune machine n’avait d’alarme de pression d’alimentation en oxygène, et des fuites ont été identifiées dans 31 et 17 % des systèmes de ré-inhalation et sans ré-inhalation, respectivement. Trente-neuf pourcents des machines n’avaient pas d’alarme de circuit haute pression, 86 % des machines étaient rattachées à un système de balayage actif, bien qu’il soit mal raccordé dans 56 % des cas, et seulement 2 % des machines étaient accompagnées d’un journal de sortie.

Conclusion et pertinence clinique
Il y avait une grande variation dans les normes et le fonctionnement des machines d’anesthésie, soulignant l’importance d’effectuer une procédure de vérification régulière de la machine pour créer une base pour une pratique anesthésique sûre.

Facteurs de risque d’apparition d’ostéosarcome appendiculaire chez les chiens de grandes races et de races géantes dans l’Ouest canadien

Kimberly Williams, Sarah Parker, Valerie MacDonald-Dickinson (page 167)

Objectif
Les facteurs de risque de développement de l’ostéosarcome (OSA) appendiculaire canin ont été étudiés dans de nombreuses études, mais avec des résultats contradictoires. Le but de cette étude était d’analyser le poids, l’âge, la race, le sexe, la stérilisation, le score d’état corporel et les boiteries antérieures dans une population de chiens de grande race et de race géante de l’Ouest canadien avec et sans OSA appendiculaire.

Animaux et procédure
Les dossiers médicaux de 227 chiens de grande race ou de race géante diagnostiqués avec l’OSA appendiculaire ont été comparés aux dossiers d’une population témoin de 454 chiens de grande race et de race géante des années 2000 à 2020.

Résultats
Les chiens gonadectomisés, le score d’état corporel (BCS) et des antécédents de condition(s) de boiterie (autres que l’OSA) étaient associés à une probabilité accrue de présentation d’OSA. Les races dont le risque d’apparition d’OSA appendiculaire était plus élevé comprenaient les Rottweilers et les Grands Danois par rapport aux Labrador retrievers.

Conclusion et pertinence clinique
L’obésité et la boiterie semblent être indépendamment associées à l’ostéosarcome appendiculaire. Cette étude a démontré que les femelles stérilisées présentaient le plus grand risque par rapport aux autres combinaisons de sexe et de statut neutre, une enquête plus approfondie sur ces facteurs serait bénéfique.

Indicateurs pronostiques chez les chiens atteints d’hypertension portale intra-hépatique

Shaun Calleja, Robert Shiel, Laura Bree, Paolo Silvestrini, Mary Trehy, Lucy McMahon, Kevin Murtagh (page 174)

Objectifs
Les principaux objectifs de cette étude rétrospective étaient de décrire une population de chiens souffrant d’hypertension portale secondaire à une maladie hépatique et d’évaluer si le pronostic pouvait être déduit à partir de données historiques, cliniques et clinicopathologiques.

Animaux et procédures
Les chiens (N = 76) diagnostiqués avec une hypertension portale intrahépatique entre 2011 et 2020 ont été inclus; les chiens présentant des anomalies hépatiques congénitales connues ont été exclus. L’effet sur la survie a été évalué à l’aide de modèles de risques proportionnels de Cox univariés et multivariés pour les variables historiques, cliniques et clinicopathologiques.

Résultats
Les chiens ont survécu pendant une durée médiane de 14 jours (intervalle : 0 à 2028 jours), 31,6 % ayant été euthanasiés dans les 2 jours suivant le diagnostic et 23,7 % ayant survécu plus de 2 mois. La présence d’ictère et la durée des signes cliniques, exprimées en jours, étaient significativement associées au résultat de l’analyse univariée (HR = 1,846, IC à 95 % : 1,094 à 3,117, P = 0,02; HR = 0,995, IC à 95 % : 0,990 à 1,000, P = 0,033, respectivement). Cependant, seule la présence d’ictère était significativement associée à un risque accru de décès dans l’analyse multivariée.

Conclusion
Les résultats de cette étude montrent que l’hypertension portale est associée à un mauvais pronostic; cependant, certains chiens peuvent montrer une survie prolongée.

Pertinence clinique
Les données cliniques peuvent guider la prise de décision des cliniciens et des propriétaires.

Communication Étudiante

Développement de cataractes bilatérales chez des génisses Holstein

Samantha C. Clifford (page 181)

Sur une période de 5 mois, on a découvert que sept génisses Holstein d’une ferme à Drumbo, en Ontario, avaient des cataractes bilatérales, dont cinq étaient considérées comme acquises (par opposition à congénitales). Bien que la cause provoquant cette situation reste inconnue, des tests approfondis ont exclu plusieurs causes possibles, notamment le virus de la diarrhée virale bovine (BVDV), l’infection par Mycoplasma bovis et Leptospira sp. et les facteurs nutritionnels.

Test Éclair

(page 113)

Rubriques

Courrier Des Lecteurs

Changing to online only — Comments

Grant Maxie, Suann Hosie (page 105)

Simultaneous of inflammatory bowel disease and trichomonosis in a Maine coon cat — A response

Carlos Eduardo Fonseca-Alves (page 106)

Éditorial

Encourageons les RVT/TSA à participer à la rédaction d’articles pour La RVC

Tim Ogilvie, John Kastelic (page 109)

Déontologie Vétérinaire

(page 111)

Nouvelles

Heather Broughton, Sophie Perreault (page 115)

Une Santé

Strengthening ties with public health for joint action on global health threats. Part 1.

Craig Stephen (page 185)

Annonces

Index Des Annonceurs

(page 190)

Annuaire Des Entreprises

(page 192)