Mycoplasmose hémotropique (hémobartonellose) chez les chats

oct. 5, 2017

Les chats peuvent être infectés par de minuscules organismes qui s’attaquent à la surface des globules rouges et peuvent causer la maladie ou la mort en raison d’une anémie. Cette maladie est transmise par les morsures de puces, mais la voie de l’infection naturelle n’a pas été confirmée. 
On donnait autrefois le nom d’anémie infectieuse féline (AIF) ou hémobartonellose à cette maladie, mais un séquençage génétique récent a maintenant permis de classifier la bactérie dans le genre Mycoplasma et le terme privilégié est mycoplasmose hémotropique. Les organismes responsables de la maladie ont été rebaptisés Candidatus Mycoplasma hæmominutum (CMhm) pour la souche de petite taille et Mycoplasma hæmofelis pour la souche de grande taille.

Symptômes

La différenciation est importante parce que ces deux sous-types produisent différents signes cliniques et degrés de gravité de la maladie.
Une infection aiguë par M. hæmofelis cause une anémie hémolytique de modérée à grave. La fièvre, la perte de poids, une diminution de l’appétit, des muqueuses pâles ou jaunes et l’abattement sont des signes fréquemment observés.  Le terme « hémolytique » fait référence à un faible taux de globules rouges ou l’anémie qui est attribuable à une rupture des cellules (appelée lysis des cellules). Le système immunitaire reconnaît les organismes attachés aux globules rouges comme des envahisseurs et la rate filtre les globules rouges infectés en les détruisant. La souche CMhm peut être asymptomatique (silencieuse) ou causer une légère anémie régénérative (réactive). Si les deux souches sont présentes ou si elles sont présentes avec une infection par le virus de la leucémie féline, il peut se produire une maladie plus grave.

Facteurs de risque

La voie de transmission entre les chats n’est pas entièrement comprise, mais nous savons que les transfusions sanguines peuvent transférer le parasite et on sait que les mères peuvent infecter les chatons. Les puces sont aussi considérées comme des vecteurs, car elles mordent d’abord un chat infecté et propagent ensuite le mycoplasme lorsqu’elles mordent un autre chat. On considère aussi les tiques, les maringouins et les poux comme des vecteurs possibles qui pourraient transmettre l’organisme d’un chat à l’autre. Par ailleurs, on a observé des morsures de chats avant l’infection et elles pourraient servir de voie de transmission. Le chat développera aussi souvent des signes de maladie environ un mois après l’infection. Les chats qui se rétablissent des signes actifs d’infection demeurent généralement des porteurs qui semblent en santé et des quantités variables d’organismes peuvent rester dans le courant sanguin. 

Diagnostic

La bactérie Mycoplasma peut être observée dans des frottis sanguins sous un microscope. On pourra réaliser un test de PCR en laboratoire afin d’identifier l’ADN du mycoplasme. Ce test de PCR pourra être nécessaire pour un diagnostic parce que la bactérie qui s’attache aux globules rouges n’est pas toujours présente dans le courant sanguin. Cette présence cyclique du mycoplasme pourra aussi inciter votre vétérinaire à suggérer une série de prélèvements sanguins à divers moments de la journée.
La souche plus pathogène M. hæmofelis peut produire des taux de mortalité de jusqu’à un chat malade non traité sur trois et il est donc important de solliciter rapidement un traitement. Les chats atteints concomitamment du virus de la leucémie féline souffriront habituellement d’une anémie plus grave et la co-infection est commune avec ces virus chez les chats féraux et d’extérieur. 

Prévention et traitement

La prévention consiste à éviter l’exposition aux chats infectés et aux vecteurs (insectes). 
Il pourra être nécessaire d’administrer des antibiotiques, potentiellement une thérapie anti-inflammatoire aux stéroïdes, des solutions intraveineuses et des transfusions sanguines. Le traitement n’enraye pas complètement le parasite et le chat continuera d’en être porteur, mais il est rare d’observer des rechutes de la maladie. 
Si votre chat manifeste des symptômes de maladie comme la dépression, une diminution de l’appétit, une perte de poids, de la faiblesse ou une pâleur, contactez immédiatement votre vétérinaire. Avec un diagnostic et un traitement rapides, le pronostic de rétablissement est bon. 
Dre Kathleen Cavanagh, consultante en rédaction en ligne de l’ACMV
B.Sc., D.M.V., MET
Dre Beth Hanselman, consultante spécialiste
D.M.V., D. Sc.Vet., Dip. DACVIM