Le diabète sucré chez le chien

janv. 2, 2014

Le diabète est un trouble du métabolisme qui produit une carence fonctionnelle ou absolue d’insuline. Cela signifie que le pancréas produit moins d’insuline ou que les récepteurs des cellules sur lesquelles l’insuline agit ne l’acceptent pas normalement, de telle sorte que l’efficacité de l’insuline est réduite. L’insuline est la principale hormone régulatrice de la voie métabolique qu’empruntent les glucides et les sucres alimentaires, mais elle influence aussi le métabolisme des gras et des protéines, et une carence de cette hormone compromet le fonctionnement de tout l’organisme. Le métabolisme est l’ensemble des réactions chimiques et physiques nécessaires a la transformation des aliments en éléments utilisables, comme les acides gras, les sucres simples et les acides aminés, et a la transformation de l’énergie et des éléments nutritifs emmagasinés en éléments utilisables. En fait, le diabète soumet l’organisme a un état d’inanition.

Il n’y a pas qu’une seule cause du diabète sucré, mais certaines maladies hormonales (par ex., la maladie de Cushing), l’inflammation du pancréas et certains médicaments sont associés a l’apparition du diabète. Chez l’humain, le diabète de type I, dit « juvénile », est insulinodépendant, et le diabète de type II est celui qui atteint les adultes d’âge moyen qui font de l’embonpoint et qui sont sédentaires.  Ce dernier type peut être maîtrisé a l’aide du régime alimentaire et de l’activité physique. Chez les chiens, le diabète est aussi de type I ou II, ce dernier type étant beaucoup plus répandu. 

SYMPTOMES

Le diabète a les effets suivants :

* perte de poids
* augmentation de la soif et des mictions
* augmentation de l’appétit
* insuffisance hépatique
* cataractes
* risque accru d’infections chroniques (par ex., de la vessie)

Aux stades avancés, le diabète a les effets suivants :

* perte de l’appétit
* vomissements
* faiblesse
* déshydratation
* décès, si la maladie n’est pas traitée 

Le diabète non traité peut produire de graves complications, notamment

* syndrome hyperosmolaire non cétosique
* acidocétose

Quelques races de chiens sont prédisposées au diabète; ce sont, notamment, le puli, le pinscher nain, le terrier-cairn et le keeshond. D’autres races sont surreprésentées, comme le caniche, le teckel et le beagle. La maladie peut apparaître entre l’âge de 4 et de 14 ans.

DIAGNOSTIC

Le diagnostic repose sur un hémogramme, un profil biochimique, une analyse de l’urine et un examen des symptômes (par ex., évolution de la soif, du poids et des mictions). Chez le patient diabétique, les taux de glycémie et de glycosurie sont élevés.  L’urine peut aussi contenir des cétones, un sous-produit métabolique qui peut révéler des complications du diabète (acidocétose) et qui exige une intervention vigoureuse; souvent, l’échantillon d’urine permet de déceler une infection des voies urinaires. 

TRAITEMENT

L’insulinothérapie est facile a administrer et votre vétérinaire peut vous enseigner comment le faire a la maison. Il est très important de suivre a la lettre ses consignes a cet égard. L’entreposage, le mélange et le dosage inadéquats de l’insuline peuvent avoir des effets considérables sur le traitement. Les chiens tolèrent bien les injections faites a l’aide d’aiguilles très fines. 

Une fois l’insulinothérapie commencée, il faut établir une courbe glycémique afin de déterminer a quel rythme le chien absorbe l’insuline prescrite, ainsi que l’efficacité combinée du régime alimentaire, de l’exercice et de l’insuline a réduire les écarts glycémiques et le taux moyen de sucre dans le sang. Cette mesure est très importante pour garantir l’innocuité a long terme de l’insulinothérapie. 

Le régime alimentaire doit être adapté a chaque patient. Ce qui convient a un animal diabétique et obèse d’âge moyen sera néfaste a un animal trop maigre. Généralement, on prescrit deux repas par jour en même temps que les injections d’insuline. Le chien obèse bénéficiera particulièrement d’une alimentation riche en fibres, car ces dernières ralentissent l’absorption des éléments nutritifs dans l’intestin, ce qui contribue a stabiliser le taux de glycémie. 

Un épisode d’hypoglycémie peut se produire si le chien reçoit une surdose d’insuline ou s’il ne prend pas de repas en même temps que l’injection. L’hypoglycémie produit de la faiblesse, de la léthargie, de la difficulté a s’éveiller et, parfois, des convulsions. L’application de sirop de mals sur les gencives et une consultation immédiate du vétérinaire sont indiquées, car l’animal a besoin de glucose par voie intraveineuse pour que son état se stabilise.   

Dans le cas du diabète de type II, les médicaments hypoglycémiants administrés par voie orale peuvent remplacer les injections d’insuline. Le traitement du diabète exige de la constance de la part du propriétaire, car elle est essentielle au suivi et a l’adaptation du traitement. S’il reçoit de bons soins, le chien diabétique jouira d’une bonne qualité de vie et, bien que le diabète soit encore incurable, son traitement permettra au chien de vivre normalement.