CVJ - novembre 2024, Vol. 65, No. 11

Scientifique

Rapports de Cas

Retrait échoguidé d’un corps étranger splénique chez un chien

Clément Tanguy, Anthony Kallassy, Renaud Jossier (page 1110)

Une femelle bull terrier stérilisée de 10 ans est référée en raison de douleurs abdominales. Une échographie et un examen par tomodensitométrie de l’abdomen mettent en évidence un corps étranger splénique. L’objet est retiré à l’aide d’une procédure échoguidée avec une pince de Hartmann évitant ainsi le recours à une laparotomie. Aucun incident per et post-opératoire n’est observé. L’animal a obtenu son congé après 24 h de surveillance et d’examens échographiques répétés. Deux mois après l’intervention, la chienne était en bon état général, sans récidive des signes cliniques. À la connaissance des auteurs, il s’agit du premier cas de retrait échoguidé d’un corps étranger splénique chez le chien.

Message clinique clé :
Le retrait échoguidé est une méthode alternative pour la gestion d’un corps étranger splénique chez le chien, à la fois minimalement invasive et rapide à exécuter.

Exérèse chirurgicale réussie d’un hémangiosarcome périaortique chez un chien

Ian P. Doody, Nicole C. Bonaventura (page 1115)

Ce rapport décrit la prise en charge et l’issue d’un hémangiosarcome périaortique chez un chien. Un husky sibérien mâle castré âgé de 8 ans a été référé pour une intervention chirurgicale pour une masse médiastinale caudale diagnostiquée de manière fortuite. Le chien a été initialement admis pour une ablation totale du conduit auditif en raison d’une otite externe/moyenne gauche chronique non résolue. Une tomodensitométrie de la tête et du thorax obtenue avant l’opération a révélé une masse médiastinale caudale fortuite, mais de grande taille. Cette tomodensitométrie incluait également par hasard la majeure partie de l’abdomen et ne montrait aucune lésion abdominale primaire. Le chien a subi une exérèse chirurgicale de la masse médiastinale caudale 8 jours après la tomodensitométrie. L’opération consistait en une thoracotomie latérale pour exciser la masse médiastinale caudale avant d’envisager un traitement chirurgical de l’oreille. L’exérèse chirurgicale complète de la masse périaortique a été réalisée. L’histopathologie a révélé un diagnostic d’hémangiosarcome. Les propriétaires ont refusé la chimiothérapie et le chien a été euthanasié 86 jours plus tard en raison d’une baisse de la qualité de vie perçue par le propriétaire.

Message clinique clé :
Ce rapport de cas décrit, pour la première fois, la prise en charge chirurgicale réussie et le résultat d’un hémangiosarcome périaortique. Nous proposons que l’excision chirurgicale de ce type de masse soit possible dans un contexte clinique, avec un pronostic similaire à celui des autres hémangiosarcome viscéraux.

Anomalies congénitales de l’ouraque et de la vessie urinaire conduisant à un uropéritoine chez un poulain quarter horse nouveau-né

Bruno Karam, Stefanie Arndt, K. Gary Magdesian, Tom Cullen, Julie E. Dechant (page 1119)

Un poulain quarter horse nouveau-né (âgé de 5 h) a été présenté en raison d’une léthargie et d’une distension abdominale sévère. Un uropéritoine a été suspecté lors du bilan initial, sur la base d’une imagerie échographique et d’une analyse du liquide péritonéal. Le diagnostic définitif a été confirmé lors d’une cœliotomie exploratoire. La chirurgie a révélé une tige allantoïdienne/restant de l’ouraque congénitalement anormal et un échec de la fusion embryologique de la paroi dorsale de la vessie. La guérison a été réussie et l’animal est maintenant un hongre western performant en bonne santé, âgé de 4 ans. Ces anomalies congénitales spécifiques n’ont pas été documentées auparavant dans la littérature évaluée par des pairs.

Message clinique clé :
Les anomalies congénitales de l’ouraque et de la vessie urinaire devraient être suspectées chez les poulains présentant un uropéritoine à la naissance. Les cas impliquant des anomalies congénitales de l’ouraque et de la vessie urinaire pourraient avoir un pronostic favorable si les animaux conservent une fonction adéquate du tractus urogénital et ne présentent pas de complications secondaires avant et après la chirurgie.

Description détaillée d’amputation d’un membre thoracique et d’un programme de rééducation chez une chèvre de 75 kg

Alejandro Merchán, Mathilde Ducrocq, Camila Cantarelli, Albert Torrent, Nicola Cribb, Tiffany Durzi (page 1124)

Ce rapport décrit la prise de décision, la gestion chirurgicale et le plan de rééducation pour une amputation au niveau du radius proximal chez une chèvre de 75 kg. Les informations fournies dans notre rapport peuvent aider les vétérinaires à éduquer et à rassurer les propriétaires de chèvres de compagnie sur les différents aspects impliqués dans l’amputation, contribuant ainsi à mieux éclairer leurs décisions concernant les soins postopératoires intensifs et le temps de rééducation associés.

Message clinique clé :
L’amputation d’un membre antérieur chez une chèvre de grande taille peut être perçue par les propriétaires de chèvres de compagnie comme un résultat positif et associée à une bonne qualité de vie. Le soutien du client avant la chirurgie est essentiel pour favoriser un bon résultat.

Érythème polymorphe associé à une infection à Pseudomonas aeruginosa chez un bichon maltais

Jae-Eun Hyun, Sun-Hee Hwang, Cheol-Yong Hwan (page 1131)

Une chienne bichon maltais stérilisée âgée de 8 ans a été référée avec des antécédents de lésions érosives ou ulcéreuses prurigineuses multifocales sur la tête, la partie ventrale du cou, la poitrine et l’abdomen, et une otite externe chronique depuis 4 mois. La biopsie a révélé une dermatite cytotoxique et des kératinocytes apoptotiques avec une satellitose lymphocytaire occasionnelle. La culture bactérienne et les tests de sensibilité aux antimicrobiens ont révélé une infection à Pseudomonas aeruginosa multirésistante de la peau et des oreilles. Les lésions cutanées ont régressé après traitement de l’infection à P. aeruginosa par la ciprofloxacine. Sur la base des lésions cutanées, des caractéristiques histologiques et de la réponse au traitement, le chien a été présumé avoir un érythème polymorphe induit par une infection à P. aeruginosa. Ce rapport de cas souligne que l’infection à P. aeruginosa pourrait être un déclencheur d’érythème polymorphe chez le chien.

Message clinique clé :
L’érythème polymorphe causé par une infection est rare et mal caractérisé dans la littérature vétérinaire. Ce rapport de cas décrit les caractéristiques cliniques, l’approche diagnostique et le traitement de l’érythème polymorphe causé par Pseudomonas aeruginosa.

Remplacement du sillon rotulien en cas de mal-alignement rotulien avec érosion du cartilage fémoro-patellaire chez les bouledogues

Bertrand Vedrine, David Fernandes (page 1136)

Cette série de cas rétrospective présente des cas de bouledogues français diagnostiqués avec un mal-alignement rotulien sans luxation rotulienne. Nous décrivons la présentation clinique, l’exploration articulaire et le traitement chirurgical avec remplacement du sillon rotulien pour soulager le mal-alignement lors de la première tentative. Trois bouledogues français ont été inclus. La présentation clinique était similaire dans tous les cas, avec une boiterie intermittente d’un membre postérieur, une absence de luxation rotulienne et un mal-alignement rotulien. L’exploration articulaire a révélé un conflit anormal entre la rotule et la crête médiale de la trochlée, avec une érosion secondaire sévère des cartilages articulaires de la rotule et de la crête médiale de la trochlée. Le remplacement du sillon rotulien a été réalisé sans complications périopératoires ou postopératoires. Les résultats du suivi et la satisfaction du propriétaire ont été excellents dans tous les cas. Le mal-alignement rotulien doit être inclus comme diagnostic différentiel de la boiterie du grasset chez les bouledogues français. Le remplacement du sillon rainure rotulien doit être envisagé pour atténuer la mal-orientation associée à une érosion fémoro-patellaire secondaire sévère.

Message clinique clé :
La mal-orientation rotulienne semble être une composante mal diagnostiquée de la luxation rotulienne chez le chien, en particulier chez le bouledogue français. Le remplacement du sillon rotulien peut être une première tentative de traitement chirurgical pour atténuer la mal-orientation.

Tumeur des cordons sexuels et du stroma (cellules de la granulosa) dans un ovotestis d’une vache

Guillaume St-Jean, Véronique Charreton-Sanford, Marie-Jeanne Pesant, Gustavo Zamberlam, Alexandre Boyer, Gabrielle Beaudoin, Carl A. Gagnon (page 1141)

Le développement de tumeurs gonadiques dans un ovotestis est rare chez les mammifères et cette perturbation n’a pas été signalée chez les vaches. Nous rapportons ici une tumeur gonadique stromale (cellules de la granulosa) dans un ovotestis d’une génisse de 15 mois dont l’appareil reproducteur a été obtenu d’un abattoir local. L’évaluation histopathologique a révélé que les gonades étaient des ovotestis, mais aussi de manière fortuite une tumeur des cordons sexuels et du stroma (cellules de la granulosa). Le type du chromosome sexuel a été déterminé comme étant XX, suggérant un trouble ovotesticulaire XX du développement sexuel avec utérus et phénotype femelle.

Message clinique clé :
Les troubles du développement sexuel sont courants chez les mammifères. Les tumeurs gonadiques dans les troubles du développement sexuel sont rarement signalées et n’ont pas été signalées chez les vaches.

Articles

Occurrence d’éclosions cliniques de syndrome reproducteur et respiratoire porcin dans les troupeaux de truies de l’Ontario, 2017 à 2019

Dylan John Melmer, Terri L. O’Sullivan, Amy L. Greer, Lori Moser, Robert Friendship, Juliana Bonin Ferreira, Zvonimir Poljak (page 1149)

Contexte
Le syndrome reproducteur et respiratoire porcin (SRRP) est l’une des maladies endémiques les plus importantes dans les populations porcines. La surveillance de la fréquence du SRRP dans les troupeaux commerciaux s’est souvent basée sur les soumissions au laboratoire. Cependant, une limitation de cette approche est que les nouvelles éclosions cliniques de SRRP sont difficiles à identifier si les informations épidémiologiques ne sont pas fournies. Cela limite l’estimation de mesures de base telles que l’incidence.

Objectifs
Les objectifs de cette étude étaient de décrire un système de surveillance des nouvelles éclosions cliniques dans les troupeaux de truies de l’Ontario et de signaler l’incidence des éclosions cliniques de SRRP dans un sous-ensemble de troupeaux de truies de l’Ontario.

Procédure
Nous avons comparé les données épidémiques au niveau du troupeau du 1er janvier 2017 au 31 décembre 2019. Les cas ont été confirmés comme positifs sur la base de l’observation de troupeaux de truies présentant des signes cliniques typiques suggérant le SRRP, suivis d’une confirmation en laboratoire du virus du SRRP.

Résultats et conclusion
Les incidences d’une année à l’autre étaient similaires (P = 0,058) et étaient inférieures aux estimations aux États-Unis. De manière descriptive, l’incidence cumulative la plus élevée a eu lieu en 2018 (risque d’incidence annuel = 0,067 cas pour 100 troupeaux de truies, IC à 95 % = 0,050 à 0,090). Cette situation était caractérisée par un nombre inhabituellement élevé de cas signalés en été.

Étude rétrospective des décès par anesthésie et sédation chez les chiens et les chats soumis aux laboratoires de diagnostic vétérinaire canadiens

Nicole Rose, Daniel J. Pang, Jennifer Davies, Glenna McGregor, Tanya M. Rossi, Bruce Wobeser (page 1157)

Contexte
La mort par anesthésie ou par sédation chez les animaux de compagnie est une complication rare mais dévastatrice. Peu d’études ont examiné la pathologie associée à ces décès.

Objectif
Déterminer les caractéristiques cliniques et les trouvailles post-mortem des soumissions à plusieurs laboratoires de diagnostic canadiens à partir de décès par anesthésie/sédation chez les chiens et les chats.

Animaux et procédure
Les systèmes de gestion des informations de laboratoire ont été examinés rétrospectivement pour les cas de décès par anesthésie/sédation chez les chiens et les chats. Les critères d’inclusion étaient : i) soumissions du corps entier et ii) décès dans les 7 jours suivant la procédure.

Résultats
Les rapports de pathologie ont déterminé la cause du décès chez 43 % des chiens (73/168) et 34 % des chats (50/147). Les chirurgies de stérilisation étaient la procédure la plus courante pour laquelle les animaux étaient soumis (chiens : n = 72, 31 %; chats : n = 111, 58 %). L’état physique de ces animaux était pauvre selon les critères de l’American Society of Anesthesiologists (statut ASA I ou II) chez 94 % des chiens (68/72) et 93 % des chats (103/111). L’histoire clinique était considérée comme incomplète dans 60,3 % des cas (242/401).

Conclusion et pertinence clinique
Ces résultats présentaient des tendances similaires à celles d’études précédentes qui avaient identifié une proportion importante de soumissions pour décès périanesthésiques/sédations qui manquaient de lésions significatives pour expliquer la cause du décès. Cette étude a également identifié que les procédures de stérilisation étaient impliquées dans la plus grande proportion de soumissions, malgré leur faible risque préanesthésique/sédation.

Forme anormale de l’os ptérygoïdien chez les bouledogues français : prévalence et implications pour la surface transversale

Maria del Mar Bovis, Petra Agthe, Davina Anderson (page 1165)

Objectif
Observation rétrospective d’images obtenues par tomodensitométrie pour décrire une différence anatomique dans la forme de l’os ptérygoïdien chez les bouledogues français (FB) et déterminer sa prévalence et son effet sur la surface transversale des voies respiratoires, en comparaison avec la conformation normale chez les chiens brachycéphales et mésocéphales.

Animaux et procédure
Des études par tomodensitométrie de FB et d’épagneuls cocker (CS) ayant subi un examen de la tête ont été examinées. La forme et la surface transversale de l’os ptérygoïdien ont été enregistrées et comparées entre les groupes.

Résultats
Trente-six CS et 34 FB ont été inclus. Chez 79,41 % (27/34) des FB, il y avait une forme anormale de l’os ptérygoïdien par rapport aux 36 CS, qui avaient une forme normale de l’os ptérygoïdien. Seulement 20,58 % (7/24) des FB avaient une forme normale. La surface transversale des voies aériennes au niveau de l’os ptérygoïdien pour les FB était de 88,78 mm2. La surface était plus grande chez les FB de forme normale (moyenne : 95,70 mm2, SD ± 15,98) que chez ceux de forme anormale (moyenne : 86,98 mm2, SD ± 20,32), bien que cette différence ne soit pas statistiquement significative (P > 0,05). Les CS avaient une section transversale des voies respiratoires plus grande que les chiens des deux groupes FB, avec une moyenne de 142,28 mm2 (± 24,87) et P < 0,05.

Conclusion et pertinence clinique
Les FB présentent fréquemment une conformation anormale de l’os ptérygoïdien. Cette étude a identifié d’autres facteurs anatomiques qui pourraient contribuer à l’obstruction des voies respiratoires supérieures chez les chiens brachycéphales.

Facteurs de risque du complexe de maladies respiratoires infectieuses canines et agents pathogènes associés à la maladie

Zenhwa Ouyang, Daniel Joffe, J. Scott Weese, Theresa Bernardo, Aimee Porter, Stephanie Villemaire, Marie-Eve Cardin, Ken Langelier, Jamie Mcgill-Worsley, Karren Prost, Zvonimir Poljak (page 1172)

Contexte
Le complexe de maladies respiratoires infectieuses canines (CIRDC) est une affection respiratoire courante généralement associée aux populations à forte densité.

Objectifs
Les objectifs de cette étude étaient de déterminer les agents pathogènes les plus courants impliqués dans le CIRDC et d’identifier les facteurs de risque (agents pathogènes, expositions environnementales) associés au diagnostic.

Animaux et procédure
Une étude prospective multi-clinique cas-témoins a été menée au Canada d’avril 2017 à mai 2018. Au total, 110 chiens (74 cas, 36 témoins) ont été recrutés par les cliniques vétérinaires participantes. Les agents pathogènes ont été détectés à l’aide d’un panel de PCR respiratoire.

Résultats
Le virus parainfluenza canin (CPIV), Bordetella bronchiseptica et le coronavirus respiratoire canin (CRCoV) n’ont été détectés que dans les cas. Selon 2 modèles de régression logistique, la détection de CPIV (OR : 14,42; IC à 95 % : 2,24 à ∞) et de CRCoV (OR : 8,64; IC à 95 % : 1,26 à ∞) était associée au statut de la maladie CIRDC. Dans un autre modèle, l’exposition à des rassemblements de plusieurs chiens augmentait également les chances (OR : 3,39; IC à 95 % : 1,26 à 9,81) de diagnostic de CIRDC.

Conclusions
Conformément à d’autres études, cette étude a déterminé que CPIV, CRCoV et B. bronchiseptica étaient des contributeurs importants aux cas de CIRDC. La détection de CPIV et de CRCoV et l’exposition à des zones de rassemblement de chiens ont été identifiées comme ayant un rôle dans le statut de la maladie lorsqu’elles ont été évaluées statistiquement, dans les conditions de cette étude.

Test Éclair

(page 1108)

Rubriques

Le mot du président

Le tour du monde en 80 jours – deuxième partie

Tim Arthur (page 1101)

Déontologie vétérinaire

(page 1105)

Oncologie clinique

Modern applications of positron emission tomography/computed tomography (PET/CT) imaging in veterinary oncology — A brief overview

Eric D.Y. Kim, Monique Mayer, Sally Sukut, Jasmine Gu (page 1185)

Dermatologie vétérinaire

Erythema multiforme, Steven Johnson syndrome, and toxic epidermal necrolysis

Veronica Izydorczyk, Charlie Pye (page 1189)

Ophtalmologie diagnostique

Lynne S. Sandmeyer, Marina L. Leis

(page 1194)

Gestion d’une pratique vétérinaire

Combien coûte un animal de compagnie?

Amy Noonan (page 1197)

Annonces

Index Des Annonceurs

(page 1183)

Annuaire Des Entreprises

(page 1202)