CJVR - juillet 2024, Vol. 88, No. 3
Scientifique
Articles
Varroa destructor and deformed wing virus interaction increases incidence of winter mortality in honey bee colonies
Gabrielle Claing, Pascal Dubreuil, Martine Bernier, Julie Ferland, Yvan L’Homme, Edisleidy Rodriguez, Julie Arsenault (page 69)
La mortalité hivernale des colonies d’abeilles est une cause importante de pertes économiques en apiculture. Cette étude prospective visait à estimer le risque d’incidence de mortalité hivernale des colonies d’abeilles et les facteurs de risque associés dans le sud-ouest du Québec (Canada). Au total, 242 colonies provenant de 31 ruches ont été sélectionnées en août 2017. La présence de Varroa destructor, de Vairimorpha (Nosema) spp., de Melissococcus plutonius, du virus des ailes déformées (DWV) et des virus du complexe AKI ont été évalués. Les pratiques de régie ont été obtenues selon un questionnaire. Le risque de mortalité des colonies à l’hiver 2017-2018 a été estimé à 26,5 % (95 % CI : 15,4 à 40,3). Dans un modèle de régression logistique, la détection de ≥ 1 mite de V. destructor par 100 abeilles était associée à des cotes plus élevées de mortalité (3,46, 95 % CI : 1,35 à 8,90) comparativement aux colonies avec < 1 mite par 100 abeilles, mais seulement pour les colonies positives au DWV. Les ruchers d’apiculteurs possédant entre 1 et 5 colonies présentaient une mortalité plus élevée comparativement à ceux d’apiculteurs possédant plus de 100 colonies, suggérant une influence de l’expérience ou du type de régie. En assumant une relation causale, les résultats de cette étude suggèrent que jusqu’à 9 % de toutes les mortalités hivernales observées dans la population auraient pu être prévenues en réduisant le niveau d’infestation par V. destructor à moins d’une mite per 100 abeilles dans toutes les colonies.
Characteristics of gallbladder microbiome in healthy dogs and cats, dogs with gallbladder mucocele, and cats with suspected cholangitis/cholangiohepatitis
Nathita Phumthanakorn, Seenam Potivanakul, Siripassorn Kitjarak, Thanadol Lopnapun, Nutchawara Moonkaew, Thawanchay Changtrakul, Wichunee Chotimol, Jeerawat Soonthornsit (page 77)
Le but de cette étude était d’étudier et de caractériser le microbiome dans des échantillons de bile obtenus auprès de chiens atteints de mucocèle de la vésicule biliaire (6), de chats suspectés de cholangite/cholangiohépatite (4), ainsi que de chiens (6) et de chats en bonne santé (4). Notre objectif était de comparer les modèles de microbiome avec les résultats cliniques et les résultats de cultures bactériennes dans les maladies de la vésicule biliaire et d’identifier un biomarqueur microbien potentiel des groupes malades. La composition des taxons microbiens a révélé que les protéobactéries constituaient le phylum le plus dominant chez les individus sains et malades de tous les groupes. Des individus de six familles, dont Burkholderiaceae, Phyllobacteriaceae, Bradyrhizobiaceae, Sphingomonadaceae, Moraxellaceae et Caulobacteraceae, constituaient le microbiome central de la vésicule biliaire de chiens en bonne santé. Une combinaison de l’analyse LEfSe et du décomposeur Taxa2ASV a révélé que les Pseudomonaceae et les Ruminococcaceae étaient exclusivement présentes dans le groupe des mucocèles. En conclusion, cette étude a déterminé le microbiome central de la vésicule biliaire de chiens en bonne santé et les biomarqueurs possibles (Pseudomonaceae et Ruminococcaceae) de la mucocèle de la vésicule biliaire chez le chien.
Effect of extracorporeal shockwave therapy on the immunomodulatory and anti-inflammatory properties of cultured equine umbilical cord blood mesenchymal stromal cells
Andrés Giraldo, Thomas G. Koch, Pavneesh Madan, Sarah Lepage, Gabrielle Monteith, Amir H. Alizadeh, Andy Tran, Narman Mortagy, Judith B. Koenig (page 87)
Il existe un manque de connaissances concernant l’effet du traitement extracorporel par ondes de choc (ESWT) sur la réponse au stress et les propriétés immunomodulatrices et anti-inflammatoires des cellules stromales mésenchymateuses du sang de cordon ombilical équin (CB-MSCs). L’objectif de cette étude était d’étudier la présence de stress oxydatif cellulaire, de réponse inflammatoire et de production de facteurs de croissance dans les CB-MSCs après un traitement par ESWT. Nous avons émis l’hypothèse que les CB-MSCs traitées par ESWT connaîtront des niveaux plus élevés de stress cellulaire et une production accrue de cytokines anti-inflammatoires et de facteurs de croissance par rapport aux CB-MSCs non traitées.
Communication brève
It’s time to apply outbreak response best practices to avian influenza: A national call to action
Jeff Wilson, Teresa Cereno, Mike Petrik, Negin Esfandiari, Derek Davy, Aaya Mahdi, Jeff Aramini, William Joseph Gilliam, Treasure Hunt, Jocelyn Rivers (page 94)
Les cas de grippe aviaire hautement pathogène (HPAI) sont de nouveau aux portes du Canada et, avec les rapports d’infection chez des bovins laitiers américains et chez un producteur laitier aux États-Unis, des inquiétudes ont été soulevées. Même si la panique n’aide pas, ce niveau d’inquiétude accru est approprié, étant donné que les rapports d’infections humaines par le virus H5N1 indiquent souvent des taux de mortalité élevés. Ceux-ci peuvent aller de 14 à 50 %. L’impact dévastateur actuel du virus sur l’industrie avicole, ainsi que sa propension à muter sont également des motifs d’inquiétude. Dans un même temps, l’HPAI offre aux secteurs de la volaille et de l’élevage l’opportunité de s’associer et de s’organiser de manière cohérente pour la gestion de toutes les maladies zoonotiques et d’autres problèmes industriels. Pour gérer l’HPAI plus efficacement, il est essentiel d’aligner toutes les parties prenantes sur les meilleures pratiques de réponse aux épidémies en utilisant un système de gestion de la qualité (QMS) formel. L’objectif de cet article est de décrire cette approche avec des exemples tirés de la gestion de la crise des maladies d’origine hydrique à Walkerton. Nous exhortons la profession vétérinaire à relever le défi de l’HPAI et à l’utiliser comme un contexte dans lequel s’aligner de manière plus cohérente avec les parties prenantes nationales pour la prévention et la gestion de toutes les questions prioritaires dans les domaines de l’agroalimentaire et de la santé publique.