Table des matières et résumés

Une chienne carlin femelle stérilisée âgée de 7 ans a été amenée à l’école vétérinaire avec une vessie sévèrement et diffusément ischémique secondaire à des urolithes obstructifs dans les voies urinaires inférieures. Une cystotomie a été réalisée pour retirer les urolithes et la vessie ischémique a été prise en charge avec un traitement conservateur. Une échographie abdominale de contrôle 4,5 mois après la chirurgie a révélé une masse abdominale associée à la vessie. Une laparotomie exploratrice et une cystectomie partielle ont été réalisées. L’histopathologie de la masse a montré une inflammation granulomateuse centrée sur le tissu nécrotique. Le chien a bien récupéré et le pronostic à long terme est bon. À notre connaissance, il s’agit du premier rapport de cas vétérinaire décrivant la prise en charge conservatrice d’une vessie ischémique. Une complication peu fréquente après cystotomie et les résultats d’imagerie pertinents sont également décrits. Le résultat positif pour le chien a démontré qu’une gestion conservatrice peut servir d’option pour le traitement d’une ischémie importante de la vessie.

Un Labrador retriever intact mâle âgé de 5 mois a été présenté avec une histoire de 24 heures d’anorexie et de vomissements. L’imagerie abdominale a révélé la présence d’une obstruction mécanique du jéjunum et d’un épanchement péritonéal. L’évaluation cytologique et la culture de l’épanchement avant la chirurgie ont identifié un exsudat suppuré avec des bactéries compatibles avec une péritonite septique et suspectées d’être liées à la lésion intestinale. Une laparotomie exploratoire a été réalisée et un segment de jéjunum était sévèrement resserré sur toute sa circonférence par une bande de tissu fibreux de couleur blanc-cassé. La résection et l’anastomose du segment étranglé du jéjunum et l’excision de la bande constrictive ont permis la résolution des signes cliniques. Le chien s’est complètement rétabli. L’évaluation histologique a révélé que la bande était composée de tissu musculaire fibrovasculaire et lisse, compatible avec une bande congénitale anormale idiopathique. Aucune autre lésion gastro-intestinale n’a été observée, ni grossièrement à la chirurgie ni histologiquement dans le segment réséqué de l’intestin. A notre connaissance, une structure similaire n’a pas été rapportée dans la littérature vétérinaire.

Message clinique clé :
Les anomalies du développement doivent être incluses dans la liste différentielle des patients plus jeunes présentant des signes évoquant une occlusion gastro-intestinale.

Un cas de cystocèle est rapporté chez une femelle Doberman pinscher intacte de 3 ans. La vessie et le corps vaginal ont été réduits dans la cavité abdominale et sécurisés par cystopexie et cervicopexie permettant d’épargner l’utérus et les ovaires. Il s’agit du premier rapport décrivant la chirurgie d’une cystocèle chez une jeune chienne trois jours après la mise bas, avec préservation de l’appareil reproducteur.

Message clinique clé :
Il s’agit du premier rapport décrivant une cystocèle chez une jeune chienne intacte après mise bas avec préservation de l’appareil reproducteur femelle.

Une lapine stérilisée de 3 ans (Oryctolagus cuniculus) a été référée avec des minéralisations dans le rein gauche. Malgré la prise en charge médicale, 8 mois après l’examen initial, un néphrolithe obstructif de 5,3 mm avec dilatation des diverticules rénaux a été observé à l’échographie abdominale. L’ablation chirurgicale par néphrolithotomie assistée par endoscopie a été réalisée. Un endoscope flexible a été introduit dans le pelvis rénal par une incision de ponction dans la face latérale du rein. Le néphrolithe a été retiré avec une pince à préhension endoscopique par le même orifice et le bassinet et les diverticules rénaux ont été rincés pour extraire les plus petites particules minéralisées. Le site de néphrotomie a été fermé et le rein a été suturé à la paroi abdominale. Le lapin a récupéré sans incident. Six mois après la chirurgie, une pierre non obstructive a été identifiée; cependant, 2 ans plus tard, le lapin reste asymptomatique. À la connaissance des auteurs, il s’agit du premier rapport sur l’utilisation de la néphrolithotomie assistée par endoscopie pour extraire un néphrolithe compliqué chez un lapin.

Un Labrador mâle castré âgé de 1 an a été présenté pour une investigation de régurgitations chroniques qui avaient commencé au sevrage. Les radiographies de contraste et la fluoroscopie du thorax ont identifié un rétrécissement focal de l’œsophage intrathoracique proximal. L’examen par tomodensitométrie-angiographie a exclu les causes extraluminales du rétrécissement, c’est-à-dire une anomalie de l’anneau vasculaire. L’œsophagoscopie a révélé la présence d’une sténose musculaire avec apparition d’un sphincter au niveau de l’œsophage intrathoracique proximal, sans signe de rétrécissement. Un diagnostic de sténose congénitale de l’œsophage a été posé, en raison d’une suspicion d’hypertrophie fibromusculaire. La régurgitation s’est résolue avec une gestion conservatrice et le chien allait bien lors d’un examen de suivi à 2 ans. Ce cas représente l’un des rares cas de sténose congénitale de l’œsophage rapportés chez les petits animaux et apparemment le seul cas traité avec succès de manière conservatrice.

Message clinique clé :
Ce rapport décrit la présentation clinique, les résultats de l’imagerie diagnostique et le traitement d’un cas rare de sténose congénitale de l’œsophage chez un Labrador. Les thérapies médicales et conservatrices seules peuvent être suffisantes pour le traitement de la sténose congénitale de l’œsophage en fonction de la présentation et du type histopathologique suspecté. Ces thérapies doivent être envisagées avant d’entreprendre des procédures interventionnelles.

Un berger australien miniature mâle castré âgé de 8 mois a été examiné pour l’évaluation et le traitement d’une suspicion d’embolisation d’un fragment de cathéter intraveineux périphérique. L’embolie s’est produite après que la canule du cathéter fut accidentellement coupée lors du retrait de la veine céphalique droite. Les radiographies montraient une migration du fragment vers le brachium droit proximolatéral. L’exploration chirurgicale, assistée par fluoroscopie, a localisé le fragment au niveau de la veine axillo-brachiale, où la pointe a été visualisée à l’intérieur du vaisseau logé contre la paroi. Une veinotomie a été réalisée, permettant au fragment d’être extrait du vaisseau périphérique avant qu’il ne puisse migrer plus loin. Le chien a récupéré de la chirurgie sans complication et a été libéré le lendemain.

Message clinique clé :
Dans le cas rapporté ici, la veine axillo-brachiale était un emplacement cliniquement important sur la voie de migration d’une embolie par cathéter intraveineux céphalique. La fluoroscopie a permis la localisation rapide d’un fragment de cathéter intraveineux embolisé dans une veine périphérique et l’extraction chirurgicale ouverte dirigée du corps étranger. Un fragment de cathéter périphérique peut être extrait chirurgicalement d’une veine d’un membre même lorsqu’un garrot n’a pas été appliqué immédiatement.

Le carcinome urothélial (CU), ou carcinome à cellules transitionnelles, est la tumeur maligne urothéliale canine la plus courante. Les femelles sont prédisposées et constituent un défi pour l’échantillonnage diagnostique des tumeurs. Les objectifs de cette étude étaient d’étudier l’utilisation et la tolérabilité de la cytologie vaginale par écouvillonnage pour le diagnostic du CU. Cinq chiennes ont été identifiées avec une cytologie des sédiments urinaires non diagnostique et un CU diagnostiqué sur la cytologie vaginale avec confirmation par un autre moyen. Toutes les patientes ont toléré le prélèvement vaginal avec un minimum de contention. Cette étude confirme le potentiel de la cytologie vaginale par écouvillonnage en tant que moyen simple, peu coûteux et bien toléré pour le diagnostic du CU des voies urinaires inférieures chez les chiennes.

Message clinique clé :
La cytologie vaginale par écouvillonnage est une méthode non-invasive et peu coûteuse pour obtenir un échantillon pour évaluation cytologique du CU.

Cette étude a examiné la concentration plasmatique d’aldostérone (PAC) chez les chats atteints d’insuffisance rénale chronique (IRC) et a évalué rétrospectivement la survie des chats ayant une PAC élevée. De plus, cette étude a examiné de manière prospective l’effet de l’éplérénone sur le temps de survie chez les chats IRC avec une PAC élevée. La PAC a été mesurée rétrospectivement dans des échantillons de sang prélevés sur 156 chats appartenant à des clients ayant visité un hôpital vétérinaire. Les chats ont été répartis en 2 groupes : cliniquement sains (n = 101) et ceux atteints d’IRC (n = 55). La PAC a été mesurée par radio-immunodosage en phase solide; la PAC médiane (minimale-maximale) chez les chats sains était de 97 pg/mL (plage : 10 à 416 pg/mL) et la limite supérieure (95^e centile) était de 243 pg/mL. Dans le groupe IRC, la PAC [126 pg/mL (plage : 10 à 981 pg/mL)] était plus élevée (P < 0,01) que dans le groupe cliniquement sain. Chez les chats atteints d’IRC, le temps de survie de ceux avec une PAC élevée (n = 16) (> 243 pg/mL) était plus court (P = 0,019) que celui de ceux (n = 39) avec une PAC normale. L’administration d’un antagoniste de l’aldostérone, l’éplérénone, à raison de 2,5 à 5 mg/kg de poids corporel a prolongé la survie (P = 0,005) chez les chats atteints d’IRC avec une PAC élevée (n = 8). En conclusion, la PAC pourrait être un marqueur pronostique de l’IRC chez le chat et l’éplérénone pourrait prolonger la survie des chats atteints d’IRC et d’une PAC élevée.

Objectif
Évaluer l’effet du rinçage intermittent de la vessie sur l’obstruction urétrale récurrente (rUO) à 7 jours et 30 jours après le congé et le risque de bactériurie résultant d’un cathétérisme urétral à demeure.

Animaux
Il y avait 72 chats suspects de cystite idiopathique féline obstructive admis à l’hôpital.

Procédures
Les chats ont été assignés au hasard à des groupes avec rinçage intermittent de la vessie (n = 34) ou sans rinçage (témoin) (n = 38). Le rinçage de la vessie a été effectué avec 5 mL/kg de solution saline stérile à 0,9 %, toutes les 8 heures pendant le cathétérisme urinaire à demeure. L’urine a été testée pour la bactériurie par un test au point de service au moment du cathétérisme urinaire et par cystocentèse après le retrait du cathéter avant le congé. Le risque de rUO par groupes et son association avec d’autres variables ont été évalués.

Résultats
L’âge (médiane : 3,0 ans) dans le groupe rinçage était plus jeune (P = 0,01) et la durée d’hospitalisation (> 24 heures) était plus longue (P < 0,01) que celle du groupe témoin. La rUO globale était de 6,6 % au jour 7 et de 21,8 % au jour 30 après le congé, mais il n’y avait pas de différence significative entre les groupes. Une durée de cathétérisme plus courte (< 24 heures) était associée à un risque plus élevé de rUO (rapport de cotes : 6,0). L’incidence de la bactériurie liée au cathéter était de 14,5 % et n’était pas significativement différente entre les groupes (13,8 % et 15,2 % dans le rinçage et le témoin, respectivement).

Conclusion et pertinence clinique
Le rinçage intermittent de la vessie pendant l’hospitalisation semble sans danger mais n’a pas diminué l’incidence de rUO. L’incidence de la bactériurie après cathétérisme n’a pas été affectée par le rinçage intermittent de la vessie.

Objectifs
Cette étude visait à caractériser les résultats de l’analyse du liquide céphalo-rachidien (LCR) de chevaux, bovins et moutons diagnostiqués avec la rage.

Animaux
L’étude a inclus 62 animaux (chevaux, bovins et moutons) diagnostiqués avec la rage dans un hôpital de référence.

Méthodes
Il s’agissait d’une étude rétrospective utilisant les dossiers médicaux de grands animaux présentant des signes neurologiques et un test d’immunofluorescence directe confirmé positif pour la rage de 2003 à 2020. Les résultats de l’analyse du LCR sont présentés de manière descriptive.

Résultats
Des échantillons de liquide céphalo-rachidien (N = 67) de 62 animaux (31 chevaux, 24 bovins et 7 moutons) ont été évalués rétrospectivement. Parmi ces 3 espèces, 28 % (19/67) présentaient une concentration accrue de protéines, tandis que 58 % (39/67) présentaient une pléocytose mononucléaire. Au total, 37 % des échantillons (25/67) avaient une concentration en protéines et un nombre total de cellules nucléées dans la plage de référence.

Conclusions et pertinence clinique
Le liquide céphalo-rachidien des animaux diagnostiqués avec la rage était soit normal soit caractérisé par une légère pléocytose mononucléaire et une hyperprotéinorrachie.

Objectif
Pour déterminer la prévalence de Mycobacterium avium spp. paratuberculosis (MAP) dans des troupeaux de vaches-veaux situés dans les provinces des Prairies de l’Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba à l’aide d’un test ELISA sérique.

Animaux
Les troupeaux à l’étude ont été recrutés à partir du Réseau de surveillance des vaches-veaux de l’Ouest canadien (WC³SN) conçu pour surveiller les facteurs liés à la santé et à la productivité des troupeaux de vaches-veaux. Au total, 1791 vaches de 92 troupeaux ont été incluses dans l’étude.

Procédure
Des échantillons de sang ont été prélevés de 20 vaches par troupeau de façon aléatoire systématique par des vétérinaires en pratique privée à l’automne 2014. Un test ELISA sérique (IDEXX, Westbrook, Maine, États-Unis) a été utilisé pour la détection des anticorps MAP dans les échantillons de sang.

Résultats
La séroprévalence chez les vaches dans les trois provinces était de 1,5 %. L’Alberta avait la plus faible séroprévalence chez les vaches (1,3 %), suivie de la Saskatchewan (1,7 %) et du Manitoba (2,1 %). Les données au niveau du troupeau ont montré que 24 % des troupeaux avaient au moins un animal positif et 5 % avaient au moins deux animaux positifs. Les estimations de la séroprévalence variaient entre les régions géographiques de chaque province et selon la taille du troupeau.

Conclusions
La prévalence apparente de la MAP dans les troupeaux de vaches-veaux des Prairies demeure faible et semblable aux estimations antérieures pour la région. Cependant, la maitrise de la propagation de la maladie de Johne dans le troupeau vache-veau de l’Ouest canadien devrait être considérée comme un point de discussion important dans l’industrie bovine.

Pertinence clinique
La surveillance continue de la maladie de Johne dans les troupeaux de bovins de boucherie de l’Ouest canadien est nécessaire pour atténuer la propagation de la maladie avant qu’elle ne devienne une maladie préoccupante au sein de l’industrie.

Un Quarter Horse âgé de 16 ans a été examiné et on a observé des signes aigus de coliques, de pyrexie et de diarrhée. Un piégeage néphro-splénique a été détecté par palpation rectale et confirmé par échographie abdominale. L’emprisonnement néphro-splénique a été résolu de manière non chirurgicale avec du jogging et des médicaments anti-inflammatoires. La colite concomitante, la fourbure toxique et l’inappétence ont été gérées et le cheval s’est complètement rétabli.