Table des matières et résumés

Cette étude rétrospective décrit la présentation clinique, l’approche diagnostique, le traitement et les résultats pour des chèvres atteintes de nématodose cérébro-spinale présumée. Un diagnostic présomptif a été posé sur la base des signes neurologiques, des résultats de l’analyse du liquide céphalo-rachidien et de la réponse au traitement. Six chèvres ont été identifiées qui répondaient aux critères d’inclusion. L’analyse du liquide céphalo-rachidien a révélé une pléocytose éosinophile (nombre total de cellules nucléées : 12 à 430/µL, 33 à 89 % d’éosinophiles). Les six chèvres ont été traitées avec du fenbendazole et des anti-inflammatoires (AINS ± corticostéroïdes) et quatre ont reçu une thérapie de réadaptation physique. À la sortie ou au suivi, les six chèvres étaient ambulatoires et présentaient des déficits neurologiques minimes.

Message clinique clé :
Chez les chèvres, la nématodose cérébro-spinale causée par Parelaphostrongylus tenuis est souvent un diagnostic présomptif basé sur des signes neurologiques, un habitat partagé avec des cerfs de Virginie, une pléocytose éosinophile et une réponse à un traitement anthelminthique. Les cas présumés chez les chèvres présentent de nombreuses similitudes avec les cas confirmés chez les camélidés. Une étude plus approfondie est indiquée pour caractériser les signes cliniques et optimiser le diagnostic et le traitement des chèvres infectées par P. tenuis.

L’ammoniac est une substance neurotoxique majeure associée à la pathogenèse complexe de l’encéphalopathie hépatique. Bien que plusieurs affections primaires et secondaires aient été signalées comme étant à l’origine d’une hyperammoniémie, en médecine vétérinaire, cette affection est considérée comme principalement associée à une maladie hépatique ou à un shunt porto-systémique. Seuls quelques cas de déficit héréditaire en enzymes du cycle de l’urée et de troubles métaboliques des acides organiques ont été signalés chez des chats atteints d’hyperammoniémie. À notre connaissance, il s’agit du premier rapport d’hyperammoniémie chez un chat causée par une accumulation d’acide méthylmalonique (MMA) secondaire à un déficit fonctionnel en cobalamine.

Une chatte angora turque stérilisée âgée de 2 ans a présenté une dépression postprandiale avec une histoire d’hyperammoniémie depuis 3 mois. Les concentrations sériques de protéine C et d’acides biliaires étaient normales. L’analyse plasmatique des acides aminés a révélé une déficience en acides aminés du cycle de l’urée. Bien que la concentration sérique de cobalamine ait été nettement élevée, il n’y avait aucun signe de maladie inflammatoire, hépatique ou rénale ou de néoplasie à l’examen sanguin, échographique et tomodensitométrique. La chromatographie en phase gazeuse-spectrométrie de masse a révélé une forte concentration de MMA dans l’urine. Sur la base des résultats, un déficit fonctionnel en cobalamine a été diagnostiqué. Après une supplémentation orale en acides aminés et la mise en place d’un régime pauvre en protéines, le taux sérique d’ammoniac est revenu à la normale et la dépression postprandiale s’est améliorée. Une carence en acides aminés du cycle de l’urée secondaire à une carence en cobalamine fonctionnelle a vraisemblablement causé une hyperammoniémie due à l’accumulation de MMA dans ce cas.

Une martre d’Amérique (Martes americana) mâle castré âgé de 9 ans a été référée pour une évaluation plus approfondie d’une suspicion de maladie lymphoproliférative. À l’examen physique, il a été déterminé que la martre était dans un état sous-optimal avec un ganglion lymphatique mandibulaire droit élargi. L’hématologie a révélé une hyperleucocytose marquée caractérisée par une lymphocytose. La cytométrie en flux réalisée sur le sang périphérique était évocatrice d’une maladie lymphoproliférative des lymphocytes T CD4⁺. Les radiographies du corps entier ont montré une importante masse médiastinale crânienne et une splénomégalie. Ces résultats ont été confirmés par échographie, qui a également identifié une lymphadénopathie intra-abdominale et des nodules spléniques. L’évaluation cytologique des aspirations de la masse médiastinale a été interprétée comme un possible lymphome. La martre d’Amérique a été traitée avec du chlorambucil et de la prednisolone et une rémission partielle durable a été obtenue. Douze mois après le diagnostic initial, une progression de la maladie a été notée et un traitement par lomustine a été initié comme protocole de sauvetage jusqu’à l’euthanasie, qui a été réalisée 15 mois après le diagnostic initial. Sur la base d’une recherche documentaire, il s’agit du premier rapport de cas décrivant la prise en charge d’une maladie lymphoproliférative périphérique à cellules T, vraisemblablement un lymphome périphérique, chez une martre d’Amérique; ce néoplasme doit être considéré comme un diagnostic différentiel chez les martres d’Amérique qui présentent des résultats anormaux de numération globulaire complète et des ganglions lymphatiques hypertrophiés.

Message clinique clé :
Ce rapport décrit le diagnostic et la prise en charge d’une maladie lymphoproliférative à cellules T périphériques, vraisemblablement un lymphome périphérique, chez une martre d’Amérique (Martes americana). Il s’agit du premier signalement de cette maladie et de son traitement réussi chez une martre d’Amérique.

Un cria d’alpaga âgé de cinq mois est présenté avec des antécédents de douleurs abdominales, de dysurie et de prolapsus rectal récurrent. Un examen échographique a révélé un abcès de l’ouraque attaché à la vessie. L’abcès a été enlevé chirurgicalement, et le patient a eu une récupération adéquate après la procédure et le traitement auxiliaire. Ce rapport de cas met en évidence les complications secondaires qui pourraient survenir à la suite d’une infection de l’ouraque chez les camélidés du nouveau monde.

Message clinique clé :
L’abcès de l’ouraque doit être considéré comme un diagnostic différentiel chez les camélidés juvéniles du nouveau monde présentant un prolapsus rectal, un ténesme ou une dysurie.

Une vache Holstein de 2 ans pesant 530 kg à 2 mois de gestation devait subir une laparotomie paracostale et une abomasotomie à la suite du diagnostic d’un corps étranger réticulaire provoquant une obstruction et une impaction abomasale. Un choc hémorragique est survenu pendant la chirurgie, avec une diminution rapide d’environ 60 % de la pression artérielle et une tachycardie réflexe avec une augmentation du double de la fréquence cardiaque. À la suite de l’identification d’un choc hémorragique, la pression artérielle a été soutenue en réduisant le besoin d’anesthésique inhalé, un soutien inotrope positif (perfusion de dobutamine IV) et une thérapie avec des fluides IV. Une solution saline hypertonique a été administrée par voie intraveineuse pour la restauration initiale de la pression artérielle, suivie d’une transfusion de sang total pour rétablir la quantité de globules rouges, soutenir la capacité de transport d’oxygène et fournir un volume intravasculaire pour maintenir le débit cardiaque et la perfusion tissulaire. Une augmentation progressive de la pression artérielle et une diminution de la fréquence cardiaque ont été observées en réponse au traitement. Ce rapport de cas démontre la réponse physiologique compensatoire au choc hémorragique et le traitement pour stabiliser les paramètres cardiovasculaires chez une vache anesthésiée.

Message clinique clé :
Ce cas illustre les réponses physiologiques à une hémorragie aiguë sous anesthésie générale et les effets de diverses interventions thérapeutiques.

Objectif
Cette étude transversale visait à évaluer les concentrations sériques des protéines totales (STP) chez les veaux excédentaires en Colombie-Britannique et à explorer les facteurs associés, notamment la race de veau, le sexe, l’hydratation, le mois d’échantillonnage et la fréquence de ramassage des veaux.

Animal
Veaux nouveau-nés issus de croisements laitier et laitier-bœuf achetés récemment à des fermes laitières et transportés vers une installation commune.

Procédure
Les veaux inclus dans cette étude (N = 1449) ont été évalués dans une installation commune de mars à août 2021, et des échantillons de sang ont été prélevés pour mesurer les STP comme indicateur du transfert de l’immunité passive (TPI). Les associations entre les STP et les caractéristiques des veaux (race, sexe, hydratation), le mois d’échantillonnage et la fréquence à laquelle les veaux ont été ramassés dans les fermes laitières d’origine (quotidiennement versus deux fois par semaine ou moins) ont été évaluées avec un modèle de régression linéaire incluant la ferme comme effet aléatoire.

Résultats
Sur les 1433 échantillons de sérum, 24 % présentaient des concentrations de STP « médiocres » définies comme < 5,1 g/dL, et la proportion avec des STP médiocres variait considérablement d’une ferme à l’autre. Les veaux issus de croisements lait-bœuf et les veaux déshydratés présentaient des concentrations de STP plus élevées, tandis que ceux échantillonnés en juillet présentaient des concentrations de STP plus faibles. Cette étude se limitait aux veaux achetés par un acheteur de veaux, mais représentait un grand nombre de veaux provenant de 12 % des fermes laitières de la Colombie-Britannique.

Conclusion
Environ le quart des veaux laitiers excédentaires avaient de faibles concentrations de STP.

Pertinence clinique
Veiller à ce que les veaux laitiers excédentaires aient un transfert d’immunité passive réussie est une occasion importante de renforcer leur santé et leur bien-être.

Objectif
Les principaux objectifs de cette étude étaient de déterminer les motifs de présentation, l’examen physique, les résultats clinico-pathologiques et la durée d’hospitalisation des chiens atteints d’hypoadrénocorticisme spontané présentant une maladie critique; et de comparer ces paramètres aux chiens avec une présentation plus stable. Les objectifs secondaires étaient d’évaluer l’indice de choc et d’identifier les facteurs de stress déclencheurs.

Animaux
Quatre-vingt-quatre chiens du Western College of Veterinary Medicine entre 1998 et 2018 ont été inclus.

Procédure
Les données ont été extraites des dossiers médicaux.

Résultats
L’effondrement et la dépression étaient plus fréquents chez les chiens gravement malades. L’hyperlactatémie était rare malgré un diagnostic de choc hypovolémique, et un indice de choc était inefficace dans ce sous-groupe de patients. L’isosthénurie, l’hypocalcémie totale et l’acidose plus grave étaient plus fréquentes (P < 0,05) chez les chiens critiques. La séparation du propriétaire était le facteur de stress déclencheur le plus courant.

Conclusion et pertinence clinique
Nous avons conclu que le chien addisonien critique a des caractéristiques uniques qui peuvent aider à l’identification précoce de la maladie.

Objectif
Les données de surveillance sur les animaux de compagnie dans l’Ouest canadien sont extrêmement limitées. Des recherches antérieures menées par les chercheurs principaux ont établi une liste d’agents pathogènes canins potentiels pertinents pour la santé publique à inclure dans l’Initiative de surveillance des animaux de compagnie de l’Ouest canadien (CASI). Notre objectif était d’évaluer l’intérêt des vétérinaires à contribuer à la surveillance des animaux de compagnie et de recueillir des données de base sur des agents pathogènes canins spécifiques d’intérêt afin de créer des définitions de cas spécifiques à la surveillance.

Procédure
Une invitation à participer à un sondage en ligne a été diffusée à tous les vétérinaires cliniques des provinces de l’Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba.

Résultats
Il y avait un niveau d’intérêt modéré (médiane : 7,5/10) de la part des vétérinaires pour participer à la surveillance des animaux de compagnie. La majorité (85 %, 51/60) des vétérinaires participant à l’enquête ont déclaré avoir diagnostiqué au moins un des agents pathogènes d’intérêt sur un intervalle de 5 ans. Sur la base des réponses à l’enquête, plusieurs définitions de cas de surveillance ont été formulées pour des groupes d’agents pathogènes d’intérêt, dont la plupart nécessitent des tests de laboratoire pour confirmation.

Conclusion et pertinence clinique
Cette étude a identifié la volonté, l’aspect pratique et l’importance des vétérinaires ou des cliniques vétérinaires participant à la surveillance des animaux de compagnie.

Objectif
Décrire les concentrations de facteur neurotrophique dérivé du cerveau (BDNF) détectables dans les sérums de porcelets avant et après le transport routier, et évaluer la corrélation du BDNF sérique avec d’autres paramètres physiologiques utilisés pour évaluer le bien-être des porcs.

Animaux
Croisements commerciaux de porcelets qui ont été sevrés et transportés à l’âge d’environ 3 semaines.

Procédure
Seize porcelets ont été sélectionnés au hasard dans une étude plus vaste pour une numération globulaire complète, des tests de biochimie sérique, des dosages de cortisol et des dosages de BDNF. Les échantillons ont été prélevés 1 jour avant le transport et immédiatement après le transport (> 30 h) dans des conditions commerciales. Nous avons évalué la variation de la concentration sérique de BDNF; et les corrélations entre le BDNF sérique et le cortisol sérique, les rapports neutrophiles/lymphocytes (N:L), le glucose et les indicateurs hématologiques de la fatigue musculaire.

Résultats
Les concentrations sériques de BDNF ont augmenté après le transport (P < 0,05) et ont changé inversement par rapport au cortisol et à N:L. Des corrélations cohérentes entre le BDNF et d’autres paramètres physiologiques n’ont pas été observées. Une forte variation inter-porcs du BDNF sérique était présente aux deux moments d’échantillonnage.

Conclusions
Le BDNF sérique peut être utilisé comme indicateur supplémentaire du bien-être des porcs. Des recherches supplémentaires caractérisant les concentrations de BDNF chez les porcelets en réponse à des conditions favorisant des états affectifs positifs ou négatifs seraient utiles.

Pertinence clinique
Cette communication traite des paramètres hématologiques courants utilisés pour quantifier les changements dans le bien-être des porcs et présente le BDNF, qui est un paramètre d’intérêt dans la recherche sur le fonctionnement cognitif humain qui peut être utile pour évaluer l’effet de l’exposition à des stimuli bénéfiques ou aversifs chez les animaux. Les implications pour la détection par le BDNF des variations dans les procédures de collecte, de manipulation et de stockage des échantillons sont mises en évidence.

Quelques rapports antérieurs ont conclu que la transmission par aérosol du virus du syndrome reproducteur et respiratoire porcin entre des fermes porcines était peu probable, mais les informations les plus à jour suggèrent le contraire; dans plusieurs situations cela pourrait être la source la plus importante de contamination. La transmission par aérosol pourrait survenir sur plusieurs kilomètres, mais des informations supplémentaires sont requises pour confirmer et mieux quantifier les distances possibles.