Table des matières et résumés

Un chien de race mixte mâle castré de 4 ans a été initialement présenté à un centre de référence tertiaire pour suspicion d’intoxication aux champignons et de fasciite nécrosante subséquente du membre thoracique droit. Un jour après la présentation, une fasciotomie a été réalisée pour enlever le tissu nécrotique, laissant un vaste défaut cutané s’étendant de l’aisselle au carpe et occupant 75 à 100 % de la circonférence du membre. Après la mise en place d’un lit de tissu de granulation, un lambeau distant, direct, à pédicule unique a été réalisé en utilisant la peau thoraco-abdominale latérale. Le membre était fléchi au niveau de l’épaule et fixé à la paroi corporelle pendant la cicatrisation du lambeau. La division par étapes du lambeau a été initiée 20 jours après la récolte des lambeaux et terminée 3 jours plus tard. La reconstruction complète du grand défaut cutané circonférentiel a été obtenue 56 jours après la présentation initiale. Aucune complication majeure n’a été rencontrée. À 387 jours après l’opération, le chien avait une fonction cliniquement normale du membre et n’avait pas de boiterie.

Message clinique clé :
Ce rapport de cas démontre l’utilisation réussie d’un lambeau distant, direct et à pédicule unique pour la reconstruction d’une grande plaie d’un membre thoracique s’étendant de l’aisselle au carpe chez un chien. Cette technique doit être considérée comme une option chirurgicale viable épargnant les membres pour la résolution des plaies cutanées étendues des membres thoraciques.

Le carcinome épidermoïde primitif de la tête et du cou survient dans la peau ou les tissus épithéliaux squameux de la cavité buccale, du pharynx, du larynx et du tractus naso-sinusien. Bien qu’il s’agisse d’une tumeur courante chez les chevaux, la propagation métastatique à distance au poumon est rare. Ce rapport décrit un cas de carcinome épidermoïde pulmonaire métastatique chez un hongre Morgan de 23 ans. Les signes cliniques présentés par ce hongre imitaient à certains égards la présentation typique de la fibrose pulmonaire multinodulaire équine ou du lymphome thoracique. Le diagnostic post-mortem dans ce cas était un carcinome épidermoïde de la tête et du cou, mais un site d’origine primaire n’a pas pu être déterminé. L’ossification hétérotopique associée au cancer (HO) a également été identifiée dans ce cas; il s’agit d’une découverte extrêmement rare avec la néoplasie pulmonaire équine.

Message clinique clé :
Un examen physique attentif doit être entrepris chez tous les chevaux présentant des signes cliniques de maladie intrathoracique. Les anomalies cliniques et radiographiques dans ce cas de maladie pulmonaire métastatique ressemblaient à certaines de celles associées à la pneumonie interstitielle. Rarement rencontré chez les espèces animales domestiques, il n’y a eu qu’un seul signalement antérieur d’HO dans un cas de carcinome oronasal chez un cheval.

Une chienne coton de Tuléar femelle intacte âgée de 6 semaines a été présentée au service de médecine interne d’un CHU vétérinaire pour une dysphagie persistante depuis la naissance. Le patient a reçu un diagnostic d’achalasie cricopharyngée sur la base d’une étude fluoroscopique de la déglutition. Pour faciliter l’intervention chirurgicale, un tube de gastrostomie endoscopique percutanée (PEG) a été placé pour contourner le sphincter supérieur de l’œsophage et fournir un soutien nutritionnel jusqu’à ce que le chien soit plus gros. À l’âge de 6 mois, le chien a subi une myectomie cricopharyngée et thyropharyngée unilatérale. Une nette amélioration de la dysphagie a été notée immédiatement après l’opération. L’amélioration de la dysphagie a persisté chez ce chien, avec une amélioration continue et marquée des signes cliniques notée 1 an après l’opération.

Message clinique clé :
L’achalasie cricopharyngée peut être gérée avec succès par une intervention chirurgicale avec un bon pronostic à long terme. Avant l’intervention chirurgicale, le soutien nutritionnel est d’une importance cruciale. Une procédure combinée de myectomie cricopharyngée et thyropharyngée peut être associée à des résultats supérieurs à ceux des procédures alternatives.

L’hépatite associée au cuivre chez le chien résulte de niveaux élevés de cuivre secondaires à une augmentation de l’apport ou à une diminution de la clairance. Le traitement consiste à établir un bilan négatif du cuivre et peut inclure une thérapie par chélation. Traditionnellement, la thérapie par chélation chez le chien utilise la D-pénicillamine, dont il a été démontré qu’elle a de graves effets secondaires chez l’homme. Les effets secondaires n’ont pas été bien documentés chez les chiens, mais peuvent inclure une néphrotoxicité et des réactions dermatologiques. Cet article est le premier à rapporter une neutropénie chez un chien secondaire à un traitement par chélation utilisant la D-pénicillamine. Dans ce cas, une numération globulaire complète (CBC) recueillie avant le début du traitement par chélation était normale et une neutropénie a été documentée 4 mois après le début du traitement. Un examen cytologique de la moelle osseuse a confirmé une hypoplasie myéloïde. Après l’arrêt de la D-pénicillamine, la neutropénie a disparu. Sur la base de ce rapport de cas, des vérifications périodiques de la CBC après le début du traitement par chélation de la D-pénicillamine sont recommandées pour guider les décisions de traitement.

Message clinique clé :
Les chiens atteints d’hépatite associée au cuivre confirmée doivent être traités avec prudence avec de la D-pénicillamine pour le traitement par chélation. La D-pénicillamine peut affecter négativement la moelle osseuse, provoquant une leucopénie caractérisée par une neutropénie. Il est recommandé aux cliniciens de surveiller périodiquement le nombre de neutrophiles lors du traitement des chiens avec de la D-pénicillamine.

Trois chiens ont reçu un diagnostic de pneumothorax spontané et ont été référés au Ontario Veterinary College Health Sciences Centre pour prise en charge. Les 3 chiens ont été diagnostiqués avec un pneumothorax spontané secondaire dû à la paragonimose. Le diagnostic a été posé par la visualisation des trématodes adultes lors de l’exploration chirurgicale avec confirmation histopathologique chez 1 chien, et la détection des œufs de trématodes par sédimentation fécale chez les 2 autres chiens. Deux des chiens ont développé des lésions supplémentaires inhabituelles, notamment un hémoabdomen, un abcès musculaire et des adhérences abdominales. Ces lésions étaient soupçonnées d’être secondaires à une migration larvaire aberrante de la douve. Les 3 chiens vivaient dans une zone géographique relativement restreinte de l’Ontario et ont été hospitalisés entre décembre 2021 et mars 2022. Chaque chien a survécu jusqu’à sa sortie avec une prise en charge chirurgicale ou médicale du pneumothorax et un traitement avec un traitement prolongé au fenbendazole.

Message clinique clé :
La paragonimose doit être considérée comme un diagnostic différentiel du pneumothorax spontané canin dans les zones où Paragonimus kellicotti est, ou peut être, endémique, ou chez les chiens qui ont voyagé dans des zones endémiques – en particulier si le patient a des antécédents de toux ou une exposition potentielle aux écrevisses d’eau douce. Le traitement vermifuge de routine n’empêche pas l’infection et les méthodes de flottaison fécale standard peuvent ne pas détecter les œufs. Par conséquent, les tests de diagnostic doivent inclure un test de sédimentation fécale et des radiographies thoraciques pour dépister P. kellicotti.

Un degu mâle intact de 8 ans (Octodon degus) a été examiné avec une histoire de paraphimosis de 48 heures. Le pénis a été dévitalisé et la prise en charge médicale a échoué. Une amputation sous-totale du pénis a été réalisée et une anastomose urétral-préputial a été créée dans le cadre d’une urétrostomie préputiale circonférentielle. Le résultat immédiat dans ce cas a été bon, sans complications.

Message clinique clé :
Une intervention chirurgicale pour le paraphimosis chez le degu peut être nécessaire dans les cas extrêmes de nécrose pénienne ou en raison d’une incapacité à remplacer le pénis dans le prépuce. Malgré la petite taille du degu, la chirurgie est faisable, comme cela a été décrit chez d’autres espèces.

Objectif
Évaluer la satisfaction des clients à l’égard des consultations de téléréadaptation par rapport aux consultations en personne pour les patients aiguillés en réadaptation vétérinaire.

Animaux
Enquêtes auprès des propriétaires de 32 chiens appartenant à des clients.

Procédure
Les propriétaires étaient programmés en télémédecine (groupe de téléréadaptation) ou en personne (groupe témoin) en fonction d’une combinaison de demandes de propriétaires ou de recommandations médicales. Les dossiers médicaux ont été obtenus avant l’évaluation. Les propriétaires ont reçu un questionnaire électronique à la suite de consultations en personne ou par téléréadaptation. Au total, 32 sondages ont été reçus (16 pour chaque groupe). Le taux de réponse a été de 55 % (32 sondages sur 58). Les tests Mann-Whitney U ont été utilisés pour comparer les caractéristiques ordinales entre les patients satisfaits et ceux qui ne l’étaient pas. Des statistiques descriptives pour la population de clients, y compris la portée et les médianes, ont été calculées pour la distance de déplacement du propriétaire et la signalisation du patient.

Résultats
La satisfaction à l’égard des rendez-vous était plus élevée dans le groupe de la téléréadaptation comparativement aux consultations en personne (P < 0,001). Pour tous les autres aspects de la satisfaction des clients, il n’y avait pas de différences significatives entre les groupes.

Conclusion
Cette étude a démontré une satisfaction élevée des clients qui utilisent la télémédecine pour des consultations de réadaptation canine, comparable aux consultations en personne.

Pertinence clinique
La téléréadaptation est une option viable qui peut être facilement mise en œuvre par les praticiens de la réadaptation pour l’évaluation, la progression et le suivi des patients canins. D’autres études sont indiquées pour évaluer l’efficacité de la téléréadaptation.

Objectif
Rendre compte de la technique opératoire et des résultats après une gastropexie laparoscopique totale prophylactique (PTLG) à l’aide d’un nouveau dispositif de contrôle des tissus sans nœuds (KTCD) chez le chien.

Animaux
Cette étude a inclus 44 chiens.

Procédure
Les dossiers médicaux ont été examinés et les données peropératoires ont été recueillies. La gastropexie incisionnelle du côté droit a été réalisée à l’aide de 2 brins de KTCD introduits par une canule de 12 millimètres dans un orifice multicanal à incision unique. Les propriétaires de chiens ont été contactés pour obtenir des données sur les résultats.

Résultats
L’âge et le poids médians des chiens étaient de 17 mois (6 à 60 mois) et 48,5 kg (14 à 73,3 kg). Les temps chirurgicaux et anesthésiques médians étaient de 90 min (60 à 150 min) et 195 min (135 à 270 min). Des complications peropératoires majeures n’ont pas été rapportées. Des données de suivi étaient disponibles pour 40/44 (91 %) chiens. La durée médiane de suivi était de 522 jours (43 à 983 jours). Le volvulus de dilatation gastrique (GDV) n’a été signalé chez aucun chien. Un chien a développé une suspicion de piégeage du côlon autour de la gastropexie qui a nécessité une reprise chirurgicale. Tous les propriétaires étaient satisfaits de la procédure et ont indiqué qu’ils répéteraient la procédure avec de futurs animaux de compagnie.

Conclusion
La procédure PTLG utilisant le nouveau KTCD dans cette cohorte de chiens a été efficace pour prévenir le GDV pendant la durée du suivi et a été associée à un faible taux de complications peropératoires et à une satisfaction élevée des propriétaires.

Pertinence clinique
Cette étude rétrospective rend compte de la technique opératoire et des résultats associés à l’utilisation de KTCD dans le PTLG. Nos résultats justifient une évaluation prospective de l’utilisation de KTCD dans le PTLG.

Objectif et animaux
La diarrhée aiguë fait partie des causes les plus fréquentes de consultations vétérinaires pour les chiens. Un essai d’intervention en double aveugle et vérifié par placebo a été réalisé avec 120 chiots atteints de gastro-entérite. Ces chiens étaient âgés de 1 à 4 mois, mâles et femelles, de différentes races et tailles.

Procédure
Les chiens ont été répartis au hasard en 2 groupes : ceux du groupe traité (TG) ont reçu un probiotique multi-souches contenant Lactobacillus johnsonii CRL1693, Ligilactobacillus murinus CRL1695, Limosilactobacillus mucosae CRL1696 et Ligilactobacillus salivarius CRL1702 (1 × 10⁹ UFC/mL) quotidiennement pendant 7 j, tandis que ceux du groupe témoin (CG) ont reçu un placebo. Tous les chiots ont reçu des liquides intraveineux, un antiparasitaire, de l’amoxicilline PO et de l’enrofloxacine SC.

Résultats
Au début de l’essai, les 2 groupes étaient similaires. L’administration de probiotiques pour une durée de 7 j a normalisé la consistance fécale, avec 69, 50 et 80 % des chiots petits, moyens et grands dans le TG obtenant un score fécal de 1 (morceaux durs séparés) à 7 jours, ce qui était significativement meilleur que les chiots dans le CG. Après 7 jours de traitement, la plupart des chiots (70 %) dans le TG ont eu une excellente récupération, alors que dans le CG, les récupérations étaient de 35,7 % « mauvaises » et 30,4 % « passables ». Par conséquent, le traitement avec des probiotiques a accéléré la récupération (P < 0,0001). À la fin de l’essai, il y avait une augmentation significative des lactobacilles cultivables dans les fèces des chiots TG, mais aucune différence significative entre les 2 groupes en nombre de mésophylles totaux, d’entérobactéries ou de coques à Gram positif. La mortalité totale était de 5,8 %, dont 4 chiots du CG et 3 du TG.

Conclusion
Dans une étude randomisée, en double aveugle et vérifiée par placebo, des chiots présentant des symptômes de gastro-entérite recevant un probiotique multi-souches ont présenté une amélioration rapide, impliquant des effets bénéfiques sur le microbiote et sa fonctionnalité.

Mise en contexte
L’insuffisance de sommeil est une affection mondiale avec de graves implications pour la santé mentale et physique. Les facteurs liés à l’emploi jouent un rôle important dans la détermination des habitudes de sommeil. Les travailleurs de la santé sont particulièrement sensibles à l’insuffisance de sommeil liée au travail et au repos inadéquat en général. Il y a peu de publications sur les pratiques de sommeil chez les vétérinaires, et la reconnaissance globale des impacts d’un repos inadéquat au sein de la profession vétérinaire est faible.

Objectifs et procédures
Cette revue décrit les facteurs professionnels affectant la quantité suffisante de repos et de la récupération, passe en revue la littérature spécifique aux vétérinaires ainsi que celle adjacente pertinente concernant les habitudes de sommeil, et discute des solutions potentielles pour traiter les horaires professionnels contribuant à l’insuffisance de sommeil et au repos inadéquat. Des bases de données en ligne ont été consultées pour extraire la littérature contemporaine relative au sommeil, au repos insuffisant et aux facteurs liés à l’emploi, en mettant l’accent sur la médecine vétérinaire et d’autres secteurs de la santé.

Résultats
Les facteurs liés à l’emploi entraînant un repos insuffisant chez les travailleurs de la santé comprennent les charges de travail excessives, les journées de travail prolongées, les jours cumulés d’heures de travail pénibles et les gardes après les heures normales de travail. Ces facteurs sont répandus au sein de la profession vétérinaire et peuvent contribuer à un repos insuffisant généralisé et aux impacts négatifs qui en résultent sur la santé et le bien-être des vétérinaires.

Conclusion et pertinence clinique
Une quantité et une qualité de sommeil suffisantes sont essentielles à la santé physique et mentale et sont négativement affectées par de nombreux aspects de la profession vétérinaire. L’examen critique des stratégies actuelles utilisées dans la pratique clinique est essentiel pour promouvoir l’épanouissement professionnel, la santé et le bien-être des vétérinaires.