CVJ - août 2023, Vol. 64, No. 8
Scientifique
Rapports De Cas
Description clinique avec aspect en résonance magnétique d’un gliome indéfini de haut grade du nerf optique avec extension intracrânienne
Lauren N. Charnock, Tom Jukier, Gillian C. Shaw, Alana Kramer, Emily Brinker, Phillip A. Moore (page 727)
Un chien de race croisé âgé de 4 ans a été présenté pour un hyphéma et un glaucome de l’œil droit. Une énucléation du globe droit a été réalisée et l’examen histopathologique a révélé un gliome du nerf optique aux marges chirurgicales incomplètes. Huit semaines après la chirurgie, le chien avait une diminution du processus mental et un réflexe pupillaire à la lumière diminué de l’œil gauche. L’imagerie par résonance magnétique a révélé une masse irrégulière hétérogène hyperintense T2/T1 isointense dans la région du chiasma optique. Une compression du thalamus rostral était présente, avec effacement de l’hypophyse et atteinte de l’orbite droite. Le chien a été euthanasié 4,5 mois après la présentation initiale. Un gliome indéfini du nerf optique droit avec extension au diencéphale a été diagnostiqué à l’autopsie.
Message clinique clé :
Bien que rare, le gliome intraoculaire est un diagnostic différentiel pour l’hyphéma, le glaucome et le décollement de la rétine. L’imagerie par résonance magnétique doit être envisagée en cas de néoplasie intraoculaire, notamment chez ceux dont les marges chirurgicales du nerf optique sont incomplètes.
Prise en charge d’un bouc présentant des urétrolithes osbtructifs, un pseudodiverticule urétral et une stricture par diverticulectomie, urétroplastie et placement d’un stent urétral
Florian Wuillemin, Catherine Vachon, Marilyn Dunn, André Desrochers (page 733)
Un bouc castré de 5 ans a été présenté pour une perte aigüe d’appétit et une incapacité à uriner. Un calcul urétral provoquant une obstruction urinaire a été diagnostiquée et une sonde de cystotomie placée. Le bouc a continué d’être incapable d’uriner pas son urètre et a développé un pseudodiverticule périnéal. Une diverticulectomie suivie d’une urétroplastie utilisant de la sous-muqueuse d’intestin grêle de porc a été réalisée pour soulager l’obstruction. Le bouc a développé une stricture urétrale à la suite de l’urétroplastie et les propriétaires ont refusé une urétroplastie périnéale. Une cysto-urétrographie, des dilatations par ballonnets guidées par fluoroscopie ainsi que le placement d’un stent urétral ont été réalisés afin de résoudre l’obstruction urétrale. Le bouc a développé une réaction tissulaire envahissant la lumière du stent, entrainant ainsi une nouvelle obstruction et nécessitant la mise en place de stents urétraux couverts.
Message clinique clé :
Bien que les urolithes obstructifs aient généralement un pronostic réservé chez les petits ruminants, l’utilisation de nouvelles procédures provenant de la médecine interventionnelle associées à une urétroplastie utilisant une xénogreffe a permis d’obtenir une perméabilité de son urètre et des mictions normales chez ce bouc.
Volvulus partiel, piégeage et obstruction extraluminale du jéjunum chez un chat
Ashley Hadala, Justin Lavallée (page 742)
Une chatte à poil court, stérilisée et âgée de 2 ans a été présentée en choc hypovolémique compensé après 24 h d’anorexie, de vomissements et de léthargie. Une entérotomie avait été réalisée à 9 mo d’âge pour retirer un corps étranger. Étant donné les trouvailles d’imagerie abdominales non-concluantes, une laparotomie exploratoire a été effectuée. Une adhérence à la base du mésentère, probablement associée à la chirurgie antérieure, avait entraîné un volvulus partiel, un piégeage et une obstruction extraluminale du jéjunum. Une transection de l’adhérence a permis un repositionnement de l’intestin sans le besoin d’une résection. Le chat a obtenu son congé de l’hôpital 7 j post-chirurgie. Des adhérences n’avaient pas encore été rapportées comme pouvant causer un volvulus du petit intestin chez les chats.
Message clinique clé :
Des adhérences abdominales comme cause de maladie clinique chez les chats ne semble pas avoir déjà été rapportées. Le présent cas montre comment le mauvais positionnement du tractus gastro-intestinal, secondaire à des adhérences, devrait être inclus dans la liste des diagnostics différentiels chez les patients félins présentés avec un abdomen aigu. Une chirurgie abdominale antérieure est un facteur de risque pour le développement d’adhérences. Le cas présent souligne l’importance du principe d’Halsted de chirurgie de réduire les risques d’adhérences post-opératoires, même si l’espèce n’est pas prédisposée à former des adhérences.
Administration endoscopique de Coca-Cola pour la prise en charge médicale d’un trichobézoard intestinal coincé chez un chat
Savanah Wilson, Devin Dobbins, Lukas Kawalilak, Joseph C. Parambeth (page 747)
Un félin domestique à poil long mâle castré de 16 ans atteint de trichobézoards gastroduodénaux et jéjunaux a été traité par l’administration de Coca-Cola via un cathéter d’injection endoscopique. L’examen avec un endoscope Karl Storz a identifié un trichobézoard suspecté d’obstruction partielle ou complète précoce du jéjunum; cependant, la longueur de l’endoscope était insuffisante pour récupérer le trichobézoard. Par conséquent, 55 ml de Coca-Cola et 5 ml d’iohexol ont été instillés dans un cathéter d’injection pour défaire le trichobézoard. Aucune complication péri- ou postopératoire n’a été signalée et le chat s’est rétabli sans incident.
Message clinique clé :
Ce rapport de cas démontre une approche peu invasive du traitement d’un trichobézoard de l’intestin grêle chez un chat sans complications per- ou postopératoires. L’infusion de Coca-Cola via un cathéter d’injection endoscopique peut être un traitement viable chez les chats lorsqu’une approche chirurgicale n’est pas une option, bien que d’autres cas soient nécessaires pour déterminer si ces résultats peuvent être généralisés à une population de patients plus large.
Un cas de situs inversus complet associé à une communication interventriculaire et des anomalies oculaires chez une chienne croisée de 3 ans
Marine Dhunputh, Marine Beauvois, Coline Jondeau, Vittorio Saponaro (page 753)
Une chienne de 3 ans est référée pour l’exploration d’un souffle concomitant à une léthargie. Une échocardiographie révèle une inversion de la position des chambres cardiaques et la présence d’une communication interventriculaire. Un examen tomodensitométrique du thorax et de l’abdomen met en évidence les anomalies cardiaques connues ainsi que l’association d’un situs inversus complet. L’examen clinique révèle également des malformations oculaires (déviation des globes oculaires et asymétrie des fonds d’œil). Cet article souligne la variété des anomalies pouvant s’associer à l’inversion complète des organes et démontre qu’il peut y avoir des variantes au tableau plus classique rencontré habituellement chez l’homme (manifestations respiratoires liées au syndrome de Kartagener).
Articles
Résultat et complications après une technique de capsule prosthétique modifiée pour le traitement de la luxation cranio-dorsale de la hanche chez le chien
Paul Garnier, Quentin Cabon, Charles Collard, Pierre Guillaumot, Thierry Dembour (page 758)
Objectif
L’objectif de cette étude rétrospective était de rapporter les résultats cliniques des chiens atteints de luxation cranio-dorsale de la hanche (CDHL) traités avec une technique de capsule prosthétique modifiée (mPCT).
Animaux et procédure
Étude rétrospective des dossiers médicaux de chiens atteints de CDHL traités par mPCT entre 2012 et 2018.
Résultats
Soixante-quatre chiens ont été inclus. Toutes les luxations ont été réduites avec succès. Aucune complication peropératoire n’a été observée. Le taux de complications postopératoires était de 28 % (n = 18), avec 14 % (n = 9) de complications majeures et 14 % (n = 9) de complications mineures, la majorité survenant dans le mois suivant la chirurgie. Les complications comprenaient la reluxation (9,4 %), la boiterie sévère (3 %), l’ostéomyélite (1,6 %) et la boiterie ou la raideur intermittente (14 %). Parmi les chiens sans complication majeure (33/55 chiens), l’évaluation de suivi à long terme du propriétaire (> 6 mois) (médiane : 39 mois, intervalle : 19 à 51 mois) a révélé une excellente ou bonne qualité de vie, bien que 5 chiens avaient une boiterie ou une raideur intermittente. Les radiographies de 13/33 chiens (médiane : 27 mois, intervalle de 10 à 46 mois) n’ont montré aucune progression ou une légère progression de l’arthrose.
Conclusion et pertinence clinique
Le mPCT est une technique efficace pour le traitement chirurgical du CDHL chez le chien. D’autres études sont nécessaires pour évaluer objectivement l’utilisation des membres et les modifications radiographiques à long terme.
Staphylectomie chez des chiens non-brachycéphales : une étude rétrospective de 27 cas
Cameron J. Himel, Daniel S. Linden, Janet A. Grimes, Kelley M. Thieman Mankin, Jason D. Coggeshall, Whitney S. Coggeshall, Brad M. Matz (page 765)
Objectif
Rapporter les résultats et les complications associés à la staphylectomie chez des chiens non-brachycéphales.
Animal
Vingt-sept chiens non-brachycéphales au palais mou allongé et subissant une staphylectomie.
Procédure
Étude rétrospective.
Résultats
L’augmentation du bruit des voies respiratoires supérieures (70,4 %) et la dyspnée (44,4 %) étaient les signes cliniques les plus fréquents. Les anomalies concomitantes des voies respiratoires supérieures trouvées dans la population étudiée comprenaient un collapsus laryngé (25,9 %) et une paralysie laryngée (14,8 %). La technique de staphylectomie la plus couramment utilisée dans cette étude était l’exérèse fine (66,7 %) avec apposition suturée des muqueuses buccale et nasale. Les chiens de cette étude présentaient un taux global de complications postopératoires mineures de 33,3 %, les régurgitations/vomissements (11,1 %) et la toux (11,1 %) étant les plus fréquents. Aucun chien n’a eu besoin d’une oxygénothérapie supplémentaire ou d’une trachéotomie temporaire.
Conclusion
La staphylectomie a été bien tolérée chez les chiens non-brachycéphales et a été associée à un taux relativement faible de complications. Les anomalies concomitantes des voies respiratoires étaient courantes chez les chiens non-brachycéphales avec des palais mous allongés, semblables aux chiens brachycéphales.
Pertinence clinique
Les cliniciens doivent être conscients qu’un palais mou allongé peut survenir chez les chiens non-brachycéphales et qu’une correction chirurgicale peut être obtenue avec de rares complications majeures ou catastrophiques.
L’atrophie iatrogène des surrénales consécutive à une corticothérapie orale n’est pas identifiée de manière fiable par échographie chez le chat
Céline Giron, Bérénice Conversy, Guy Beauchamp, Cyrielle Finck (page 773)
Contexte
Chez le chien, l’administration de corticostéroïdes est connue pour diminuer la taille des glandes surrénales lorsqu’elle est mesurée par échographie. Cependant, des informations comparables manquent chez les chats.
Objectifs
i) Valider que la taille des surrénales de notre population témoin sans administration de corticostéroïdes était similaire aux données précédentes, ii) déterminer les effets de la dose et de la durée de la corticothérapie orale sur la taille des surrénales, et iii) déterminer un seuil de taille des surrénales pour différencier les chats recevant des corticostéroïdes ou pas.
Animaux et procédures
Des chats adultes (N = 308) qui ont subi un ou plusieurs examens échographiques abdominaux ont été recrutés rétrospectivement et répartis en 2 groupes : ceux avec et sans corticothérapie orale. Les chats recevant des corticostéroïdes ont été subdivisés en 6 sous-groupes selon la dose (supraphysiologique, anti-inflammatoire ou immunosuppresseur) et la durée du traitement (≤ 1 mois ou > 1 mois).
Résultats
La taille des surrénales chez les chats sans corticothérapie était comparable à celle des études précédentes. Une dose de corticoïdes anti-inflammatoires pendant > 1 mois a entraîné une diminution de 21,4 % de la taille des surrénales (différence moyenne de 0,8 mm; P = 0,009). Cependant, aucune différence de taille surrénalienne n’a été notée dans les autres sous-groupes (P > 0,21) et aucun seuil de taille surrénalienne utile n’a été établi.
Conclusion et pertinence clinique
L’atrophie surrénalienne iatrogène féline peut être difficile à établir par échographie, car seuls les chats recevant des doses de corticostéroïdes anti-inflammatoires pendant > 1 mois ont présenté une diminution modeste (< 1 mm) de la taille des surrénales.
Test Éclair
(page 713)
Rubriques
Courrier Des Lecteurs
May 2023 ethical question of the month — A comment
John B. Delack (page 705)
Éditorial
Déontologie vétérinaire…hier et aujourd’hui
John Kastelic, Tim Ogilvie (page 707)
Déontologie Vétérinaire
(page 709)
Nouvelles
Heather Broughton, Sophie Perreault (page 715)
Défis Du Secteur Bioalimentaire
Robert Tremblay (page 781)
Une Santé
One Welfare: The role of veterinary professionals
Caroline Ritter, Meagan King (page 784)
Oncologie Clinique
Progress in palliation: Managing pain caused by cancer in veterinary medicine
Kimberly Williams, Valerie MacDonald-Dickinson (page 789)
Annonces
Index Des Annonceurs
(page 786)
Annuaire Des Entreprises
(page 792)