Table des matières et résumés

La présence d’une insuffisance cardiaque congestive du côté droit (ICC) chez les chiens atteints d’une cardiopathie du côté gauche est bien connue, mais ses mécanismes ne sont pas complètement compris. Un chien maltais de 12 ans a été admis à la clinique pour une décompression auriculaire gauche afin de traiter une ICC récurrente due à une grave maladie myxomateuse de la valvule mitrale (MMVD). La décompression auriculaire gauche a réussi, mais une fibrillation auriculaire (FA) s’est produite pendant la procédure. La cardioversion électrique a rétabli le rythme sinusal normal (NSR) et la récupération du chien s’est déroulée sans incident. Cette séquence d’événements a permis d’étudier les pressions individuellement dans chaque oreillette chez un chien atteint de MMVD d’origine naturelle pendant la FA et à nouveau pendant la NSR. Bien que les pressions dans les deux oreillettes aient diminué après la cardioversion, la pression de l’oreillette droite a diminué dans une plus grande mesure. Ces résultats ont indiqué un effet disproportionné de la FA sur la pression auriculaire droite. Cette différence était remarquable compte tenu de l’observation clinique de longue date selon laquelle les chiens atteints de MMVD ont une prévalence plus élevée d’ICC du côté droit en cas de FA.

Message clinique clé :
Un chien atteint de MMVD présentait une réduction plus importante de la pression auriculaire droite que de la pression auriculaire gauche lorsque sa FA était cardiovertie dans le cadre d’une procédure de cathétérisme cardiaque. Cette observation propose un mécanisme pour l’observation bien connue mais inexpliquée selon laquelle les chiens atteints de MMVD manifestent une ICC du côté droit de manière disproportionnée plus souvent lorsqu’ils souffrent de FA.

Une femelle bichon maltais âgée de 8 mois a été référée pour examen avec une histoire de tournis, apathie et salivation excessive. L’analyse biochimique du sérum a révélé une hyperammionémie, avec un petit foie observé lors des radiographies. Une angiographie par tomodensitométrie a révélé un shunt porto-systémique prenant son origine de la veine gastrique droite et s’insérant dans la veine cave caudale pré-hépatique. Le flot sanguin porte au foie n’était pas observé. Sur la base de l’angiographie par tomodensitométrie, un diagnostic présumé de shunt porto-systémique avec aplasie de la veine porte a été émis. Une laparotomie exploratoire a été effectuée afin d’obtenir un diagnostic définitif. Le chien ne présentait pas de signe clinique subjectif d’hypertension portale durant un test d’occlusion temporaire du shunt porto-systémique. Une bande de film mince a été placée autour du shunt porto-systémique pour causer une réduction partielle. Il n’y avait aucune évidence d’encéphalopathie hépatique à long terme après la chirurgie, et le volume du foie du chien a augmenté dans le temps. Une angiographie par tomodensitométrie effectuée 6 mo après la chirurgie a permis de bien visualiser des branches portes intra-hépatiques.

Message clinique clé :
Nous avons déduit qu’un test d’occlusion est une technique diagnostique fiable qui surpasse les limites des méthodes d’imagerie diagnostique, incluant l’angiographie par tomodensitométrie, et est une bonne technique pour déterminer si une réduction chirurgicale est possible chez des chiens chez qui on soupçonne une aplasie de la veine porte.

Un labrador mâle non-castré âgé de 3,5 ans a été vu pour hématurie. Les résultats des tests de pathologie clinique ne présentaient pas d’anomalie. Toutefois, l’analyse d’urine a mis en évidence une urine foncée, trouble, alcaline et isosthénurique, contenant des globules rouges et blancs, des cellules épithéliales et des cristaux de struvite. Une augmentation bilatérale sévère de la taille des urètres ainsi qu’une augmentation de la taille des reins ont été notées lors des radiographies abdominales. Un examen par tomodensitométrie a révélé une hydrourétéronéphrose bilatérale marquée sans cause identifiable d’obstruction. On procéda à un effilement urétéral bilatéral avec néourétérocystostomie bilatérale et mise en place de stents urétéraux bilatéraux temporaires et un tube à cystotomie. Le chien a été sous surveillance à l’unité des soins intensifs pendant 7 j après la chirurgie et a obtenu son congé 9 j après la chirurgie, après que les stents et le tube à cystotomie aient été retirés. Le chien est demeuré cliniquement normal jusqu’à son euthanasie à l’âge de 11 ans (2021) pour des raisons non-spécifiées.

Message clinique clé :
Il y a plusieurs causes potentielles d’hydrourétéronéphrose bilatérale chez les animaux. Sur la base de ce rapport de cas, les chiens avec hydrourétéronéphrose bilatérale sévère qui sont cliniquement asymptomatique un résultat favorable peut être obtenu à la suite d’une reconstruction urétérale bilatérale et une néourétérocystostomie même si une cause définitive n’est pas identifiée.

L’interruption de gestation après le Jour 40 chez les juments résulte généralement par l’expulsion (avortement) du fœtus et des membranes fœtales. Toutefois, une rétention fœtale dans l’utérus est également un résultat possible, entraînant soit une momification ou une macération fœtale. La macération fœtale est la décomposition septique des tissus fœtaux à l’intérieur de l’utérus à la suite d’un échec d’expulsion. Elle nécessite la présence de bactéries et d’oxygène dans l’utérus, résultant probablement d’une ouverture du cervix, et résulte en une autolyse des tissus, laissant uniquement des os fœtaux à l’intérieur de la jument. La macération fœtale est une complication rare de la gestation chez les juments qui est généralement associée avec une histoire récente d’avortement, une décharge vaginale persistante, et la rétention de nombreux os fœtaux. Nous rapportons ici 2 cas de macération fœtale avec rétention de seulement quelques os chez des juments présentées avec aucun signe clinique notable.

Message clinique clé :
La présentation inhabituelle de macération fœtale chez ces juments (uniquement quelques os fœtaux et aucun signe clinque notable) met en lumière la nature potentiellement insidieuse de la rétention fœtale. Elle souligne l’importance d’un examen reproducteur complet avant l’accouplement, avec un suivi minutieux et continu après l’accouplement et durant toute la gestation.

Trois chiens ont été diagnostiqués avec une cheylétiellose acquise naturellement sur la base des signes cliniques et la visualisation des parasites et des œufs. Un traitement avec du fluralaner (oralement) a résulté en une résolution rapide des signes cliniques sans aucune évidence de mites ou d’œufs à 1 ou 2-mois post-traitement. Ceci semble être le premier rapport publié d’un isoxazoline utilisé pour traiter avec succès la cheylétiellose en médecine vétérinaire. Ainsi, le fluralaner serait une option efficace pour le traitement ou la prévention de la cheylétiellose canine, bien que de la recherche soit nécessaire pour confirmer son efficacité pour le traitement de la cheylétiellose chez les chiens et les autres espèces.

Message clinique clé :
Ceci semble être le premier rapport publié de l’utilisation d’un isoxazoline pour traiter avec succès la cheylétiellose en pratique des animaux de compagnie. Ces parasites sont contagieux et zoonotiques et il n’y a à l’heure actuelle aucun produit approuvé pour le traitement ou la prévention de la cheylétiellose.

Une chienne golden retriever × caniche standard stérilisée âgée de 8 mois a été présentée pour évaluation à cause de vocalisation, comportement destructeur, et urination lorsque laissée seule à la maison et confinée dans une cage. Des traitements antérieurs incluaient plusieurs médications, des départs progressifs, la dissociation des signes de départ, et des techniques basées sur des punitions. Des réactions adverses au paroxetine et au lorazepam ont été notées avant qu’un traitement positif ne soit obtenu avec de la clomipramine, un entraînement « lieu sûr », et une modification du comportement.

Message clinique clé :
L’anxiété de séparation est un problème de comportement fréquent chez les chiens. Il est souvent possible de la traiter mais peut nécessiter des changements dans l’approche vis-à-vis la médication et des modifications du comportement en fonction de facteurs liés au patient et au client.

Objectif
Examiner la résistance aux antimicrobiens (RAM) chez Escherichia coli de la flore fécale commensale (E. coli) provenant de veaux et de vaches de boucherie en élevage extensif dans l’ouest du Canada et décrire les différences entre les vaches et les veaux au printemps et à l’automne.

Animal
Bovins de boucherie, vache-veau.

Procédure
Des tests de sensibilité aux antimicrobiens ont été effectués sur des isolats génériques d’E. coli collectés auprès de 388 veaux et 387 vaches de 39 troupeaux après le vêlage en 2021, de 419 veaux de 39 troupeaux à l’approche du sevrage et de 357 vaches de 36 troupeaux lors des tests de gestation. Les concentrations minimales inhibitrices ont été mesurées avec la plaque NARMS CMV5AGNF pour les bactéries à Gram négatif et interprétées à l’aide des seuils standard pour les humains du Clinical and Laboratory Standards Institute.

Résultats
Seulement 16 % (242/1 551) de tous les isolats provenant de 97 % (38/39) des troupeaux étaient résistants à ≥ 1 antimicrobien. Les isolats génériques d’E. coli étaient le plus souvent résistants au sulfisoxazole (11 %, 175/1 551), suivi de la tétracycline (9,3 %, 145/1 551) et du chloramphénicol (3,5 %, 55/1 551). Les isolats provenant des veaux au printemps étaient plus susceptibles d’être résistants au sulfisoxazole, à la tétracycline et au chloramphénicol que ceux provenant des vaches au printemps ou des veaux à l’automne. Des isolats résistants à plusieurs classes ont été identifiés chez 5 % (39/807) des veaux. Seuls deux isolats récupérés chez des vaches étaient résistants à des antimicrobiens de très haute importance pour la santé humaine.

Conclusion et pertinence clinique
La plupart des isolats génériques d’E. coli étaient sensibles à l’ensemble des antimicrobiens. Les profils de résistance observés concordaient avec les études antérieures sur la RAM provenant d’E. coli commensal dans cette région. Les données de base sur la RAM pour les troupeaux vache-veau ne sont pas actuellement recueillies dans le cadre de la surveillance de routine, mais elles sont essentielles pour éclairer la politique et la gestion de l’utilisation des antimicrobiens.

Contexte
L’examen des paramètres morphologiques des dents sur des radiographies dentaires, particulièrement l’évaluation du rapport canal pulpaire/racine (PCRR), a été présenté comme une méthode fiable d’estimer l’âge chez les humains et les animaux. L’évaluation du PCRR est faite au moyen d’une procédure simple et non-destructive qui peut être utilisée autant chez les individus vivants que sur des cadavres. Il y a peu d’études évaluant la relation entre le PCRR et l’âge chez les chiens (Canis lupus familiaris).

Objectif
L’objectif de la présente étude était d’évaluer la relation entre le PCRR et l’âge chez des chiens de race Yorkshire.

Animaux et procédures
Les radiographies dentaires de 53 chiens de race Yorkshire provenant de la base de données du Centre de dentisterie vétérinaire Odontovet (Brésil) ont été analysées. À l’aide du logiciel ImageJ, 3 mesures consécutives de la largeur de 2 racines (mésiale et distale) et de leur canal pulpaire respectif ont été prises au niveau des dents molaires mandibulaires (gauche, 309 et droite, 409). Le PCRR a par la suite été calculé utilisant les moyennes des largeurs.

Résultats
Le PCRR diminuait avec une augmentation de l’âge autant pour la racine mésiale (0,21 ± 0,09 chez les animaux âgés de < 24 mo, 0,12 ± 0,04 chez les animaux âgés entre 25 et 96 mo, et 0,09 ± 0,03 chez les chiens de > 96 mo) que pour la racine distale (0,24 ± 0,11, 1,01 ± 0,03, 0,09 ± 0,03, dans le même ordre d’âge). Une différence statistiquement significative, corrélation modérément négative a été mise en évidence entre l’âge et le PCRR pour la racine mésiale [rs (97) = −0,545; P < 0,001] et la racine distale [rs (98) = −0,578; P < 0,001].

Conclusion et pertinence clinique
Cette étude contribue à la connaissance du PCRR chez les chiens et sa relation avec l’âge, ouvrant la voie à des études ultérieures avec un échantillonnage plus grand et différentes races de chien.

Contexte
Les cas urgents peuvent se présenter à tout moment du jour ou de la nuit. Tous les médecins vétérinaires en pratique des petits animaux doivent avoir les compétences pour effectuer un triage et stabiliser les cas urgents fréquents même s’ils prévoient ultimement référer le patient à un autre établissement.

Objectifs et procédures
La première partie de cet article de revue en 3 parties traite de la détresse respiratoire et des convulsions. Une approche progressive pour catégoriser et stabiliser ces cas est présentée, avec des conseils utiles pour optimiser l’expérience de référencement, si nécessaire.

Résultats
Avoir une approche méthodique solide lors de cas de détresse respiratoire chez les animaux permet d’optimiser le traitement. De manière similaire, être capable de maîtriser les convulsions tout en ayant une bonne compréhension de leurs causes, permettent une meilleure stabilisation du patient.

Conclusion et pertinence clinique
Ne PAS procéder au référencement de cas urgents avant d’avoir terminé une stabilisation de base. Plusieurs cas urgents ne nécessitent pas d’être référé en urgence et peuvent être pris en charge par le médecin vétérinaire primaire ou transféré à une clinique de référence après la prise d’un rendez-vous une fois qu’une stabilisation adéquate ait été complétée.

Objectif
Description d’un cas d’obstruction du petit intestin secondaire à l’ingestion de sable à modeler chez un chien.

Animal
Chien shih tsu mâle castré âgé de 11 ans avec une historique d’anorexie depuis 2 jours.

Procédure
Des radiographies abdominales ont révélé une anse du petit intestin dilatée avec du matériel radio-opaque, compatible avec une ingestion de sable. Une exposition à du sable à modeler était la seule exposition connue pour ce chien. Après 8 h de gestion médicale, les radiographies étaient compatibles avec une obstruction du petit intestin.

Résultats
Une laparotomie exploratoire a révélé une distension du jéjunum distal et de l’iléon avec du matériel étranger mou palpable qui ne pouvait être transité dans le côlon. Le sable a été retiré à la suite d’une entérotomie simple. Le chien a obtenu sont congé médical 4 j après la chirurgie.

Conclusion et signification clinique
Les propriétés hydrophobes du sable à modeler le rendent plus propice que le sable régulier à causer une obstruction intestinale et de nécessiter une chirurgie. Avec la popularité et disponibilité grandissante du sable à modeler pour usage domestique, les cliniciens devraient avoir un degré élevé de suspicion pour l’impaction par le sable à modeler et l’obstruction intestinale secondaire.