Le virus de la péritonite infectieuse féline peut demeurer latent pendant des années

mars 15, 2017

La péritonite infectieuse féline (PIF) est une maladie grave qui cible plus communément les jeunes chats. On croit qu’elle provient d’un virus appelé coronavirus entérique félin (FECV) qui ne présente pas habituellement de signes cliniques ou cause une légère diarrhée, mais qui peut se muter en une maladie plus active, ce qui provoque le développement de la PIF. 

Symptômes de la PIF

Des symptômes de la PIF sont observés chez moins de 10 % des chats infectés par le FECV et ils sont provoqués par une réaction très agressive du système immunitaire face au virus. Le virus peut causer la maladie dans un délai de deux semaines après l’exposition ou il peut demeurer dormant chez certains chats pendant des mois, voire des années, ou peut ne jamais produire de symptômes ou de maladies. 
Il y a deux formes d’infection par la PIF : 
  1. La forme humide produit une accumulation de liquides dans la cavité thoracique, ce qui cause des difficultés respiratoires, ou dans la cavité abdominale, ce qui cause un gros ventre d’apparence gonflée. 
  2. La forme sèche affecte les organes internes du corps, mais aucun liquide n’est produit. 
Parce que divers systèmes du corps peuvent être affectés par la maladie, les signes cliniques de la PIF peuvent varier grandement.
Les signes non spécifiques peuvent inclure :
  • l’apathie
  • la fièvre
  • une perte graduelle d’appétit
  • une fourrure de mauvaise apparence
  • une perte de poids
Les signes cliniques reflètent souvent le système du corps qui est affecté. Par exemple, la cécité peut être observée par une infection des yeux, des crises d’épilepsie peuvent se produire lorsque le cerveau est touché, la jaunisse lors d’une dysfonction du foie ou une respiration difficile si du liquide se trouve autour des poumons dans la cavité thoracique.
Dans la forme sèche, des nodules d’inflammation peuvent apparaître dans les tissus de l’abdomen (reins, paroi intestinale, mésentère) ce qui produira des problèmes de fonction des organes.
Le dernier stade de la maladie (forme sèche ou humide de la PIF) dure généralement seulement quelques semaines et se termine habituellement par la mort. Le rétablissement des extrêmement rare.

Facteurs de risque

La génétique peut jouer un rôle dans la susceptibilité chez certaines races (chats Birmans et Persans, entre autres).
Les chats infectés par le FECV excrètent ou transmettent le virus dans l’environnement pendant plusieurs semaines, voire des mois, après l’infection initiale. L’excrétion se produit normalement dans les fèces et brièvement dans la salive. Le virus est hautement infectieux et est acquis par le contact oral, souvent de façon indirecte par l’exposition à de la litière infectée. La plupart des chats éliminent le FECV après deux ou trois mois d’excrétion, mais ils peuvent devenir susceptibles à la réinfection après un certain temps.  
L’infection persistante par le FECV peut se produire chez 13 % des chats, causant ainsi un état chronique de porteur et une excrétion fécale prolongée. Il n’y a aucune preuve que les chats infectés par la PIF transmettront le virus à un autre chat, sauf dans de rares conditions d’éclosion. 

Où un chat peut-il contracter le FECV?

Les chatteries ou les autres établissements où des chats sont gardés ensemble créent un risque supérieur d’infection ou de transmission du FECV. Durant la période à risque pour la transmission, le chat infecté par le FECV peut ne pas manifester des signes de maladie. Ce stade préalable à l’apparition des symptômes peut durer pendant plusieurs mois, voire des années.
L’infection par la PIF se développe souvent quelques mois après une période de stress. L’excrétion accrue du virus et une réponse immunitaire réduite peuvent accroître le risque de développer une infection par la PIF.  

Diagnostic

Le diagnostic de la PIF peut être difficile et frustrant vu qu’il n’existe aucun test spécifique qui peut différencier de manière fiable l’infection par le FECV de l’infection par la PIF plus agressive. De nouveaux tests à base d’ADN (RT-PCR) avec des tests d’appui AIF (anticorps immunofluorescents) sur des échantillons de tissus spécifiques sont plus exacts que les tests utilisés précédemment.
Un diagnostic provisoire se base souvent sur une combinaison d’analyses sanguines, d’analyses des liquides, de radiographies et de biopsies. Il n’y a aucun traitement efficace offert pour l’infection par la PIF et des signes cliniques progressifs sont associés à un pronostic grave.  Le traitement palliatif peut être fourni, mais l’euthanasie est habituellement recommandée avec les signes progressifs. 

Prévention et traitement

Même si un vaccin a été développé contre la PIF, les vétérinaires ne recommandent pas la vaccination de routine contre la PIF vu que le vaccin entrave la surveillance de la maladie et présente une efficacité limitée.  
Des traitements comme l’interféron, la thérapie anti-inflammatoire et d’autres options de traitement innovatrices ont été tentées, mais on ne connaît pas de traitement de guérison efficace une fois que la maladie généralisée se développe. La thérapie anti-inflammatoire (les stéroïdes) et le drainage des liquides des cavités corporelles peuvent offrir un confort à court terme.
Pour en apprendre davantage à propos de la prévention de la maladie, consultez votre médecin vétérinaire. Cela est particulièrement important lors de l’élevage des chats parce que le sevrage précoce, l’hygiène et les procédures d’isolement peuvent contribuer à la rupture du cycle de transmission. 
Dre Kathleen Cavanagh, consultante en rédaction en ligne de l’ACMV
B.Sc., D.M.V. MET
Dre Beth Hanselman, consultante spécialiste
D.M.V., D.Sc.Vet., Dip. DACVIM
Le 31 mars 2017