Vaccination des animaux

août 29, 2024

Les énoncés de position élaborés par l’ACMV reflètent les connaissances actuelles en matière de santé et de bien-être des animaux et leur relation avec le concept « Une seule santé ». Bien qu’ils ne soient pas législatifs, ils représentent l’engagement continu de l’ACMV envers la promotion de la santé et du bien-être des animaux.

Position

L’Association canadienne des médecins vétérinaires (ACMV) appuie fortement l’utilisation des vaccins par les médecins vétérinaires pour maîtriser et prévenir les maladies infectieuses chez les animaux, y compris les animaux domestiques, la volaille, les poissons et la faune. Les protocoles de vaccination recommandés, incluant la sélection des antigènes et les intervalles de rappel, devraient être adaptés en fonction des besoins de l’animal ou du groupe vacciné dans le cadre d’un programme global de soins de santé préventifs supervisé par un médecin vétérinaire.

Sommaire

  • Les vaccins jouent un rôle important dans la santé et le bien-être des animaux et des humains.
  • Les vaccins homologués au Canada ont été testés afin de vérifier leur innocuité et leur efficacité lorsqu’ils sont utilisés conformément aux directives de la monographie et aux conseils des médecins vétérinaires.
  • Les besoins en matière de vaccination de chaque patient ou groupe de patients devraient être évalués régulièrement par un médecin vétérinaire dans le cadre d’un programme global de soins de santé préventifs.
  • Les réactions indésirables, le cas échéant, devraient être signalées au fabricant ou au Centre canadien des produits biologiques vétérinaires (CCPBV).

Contexte

  1. Les vaccins jouent un rôle important dans la santé animale et humaine (1,2,3) :
    • en contribuant à la santé et au bien-être des animaux en aidant à lutter contre les maladies infectieuses et en réduisant ainsi les souffrances et la mortalité associées à ces maladies;
    • en protégeant la santé humaine par la vaccination des animaux domestiques et sauvages contre les zoonoses (comme la rage et la leptospirose);
    • en aidant à réduire les besoins en antimicrobiens et les risques associés au développement de la résistance aux antimicrobiens (4);
    • en favorisant la santé des populations d’animaux sauvages et la biodiversité (3).
  2. Les médecins vétérinaires ont les connaissances nécessaires ainsi que la capacité et l’obligation de veiller à la manipulation et à la conservation adéquates des vaccins. Ils doivent comprendre les exigences légales en matière de vaccination antirabique dans la région où ils pratiquent et communiquer ces exigences aux propriétaires d’animaux.
  3. Au Canada, les produits biologiques vétérinaires, y compris les vaccins, sont réglementés par l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA). Les vaccins homologués au Canada ont été testés afin d’assurer leur pureté, leur puissance, leur innocuité et leur efficacité lorsqu’ils sont utilisés chez l’espèce cible conformément aux recommandations du fabricant décrites dans la monographie (5).
  4. Des produits biologiques autogènes peuvent être mis au point et utilisés conformément à certains critères réglementaires. Ces vaccins peuvent jouer un rôle dans certains cas si aucun vaccin homologué n’est efficace ou disponible. Les vaccins autogènes sont produits dans des installations approuvées et sont utilisés sous la supervision d’un médecin vétérinaire (6).
  5. Dans tous les cas, les instructions du fabricant et/ou les lignes directrices publiées par des experts devraient être suivies lorsqu’elles sont disponibles (7). La dose requise approuvée figure dans la monographie du vaccin et correspond au volume de ce vaccin qui a été déterminé comme étant nécessaire pour produire une réponse immunitaire adéquate et protectrice chez le patient. Cette dose ne devrait pas être ajustée en fonction de la taille ou du poids du patient.
  6. Les besoins en matière de vaccination de chaque patient ou groupe de patients devraient être évalués régulièrement par un médecin vétérinaire dans le cadre d’un programme global de soins de santé préventifs. La décision d’administrer un vaccin donné devrait reposer sur une évaluation des risques qui prend en compte la probabilité de l’exposition à un agent pathogène, la transmissibilité de la maladie en question, les variations régionales de la prévalence de la maladie, la gravité de la maladie, les risques pour la santé humaine, et la réglementation en matière de vaccination (contre la rage, par exemple). L’âge, la race, l’état de santé et la vulnérabilité du patient (y compris son statut immunitaire), les facteurs environnementaux, le mode de vie des animaux et de leurs propriétaires et les voyages devraient également être considérés (7-9).
  7. La mesure des titres d’anticorps sériques n’est pas une solution de rechange à la vaccination. Les titres ne permettent pas toujours de prédire le statut immunitaire du patient et n’évaluent qu’une composante de la réponse immunitaire, les titres nécessaires pour conférer une protection n’ont pas été établis, et les résultats peuvent varier d’un test à l’autre et d’un laboratoire à l’autre. Les médecins vétérinaires devraient rester prudents dans l’interprétation des données sérologiques en ce qui concerne les titres protecteurs minimaux (3,10).
  8. L’ACMV reconnaît que l’utilisation des vaccins comporte certains risques, notamment des réactions indésirables. Les réactions indésirables sont rares et la plupart sont légères et transitoires (11). Toutefois, des réactions indésirables graves peuvent survenir, comme des sarcomes (12) ou une réaction anaphylactique au vaccin lui-même (13). Les médecins vétérinaires devraient informer les clients des risques potentiels ainsi que des bienfaits de la vaccination.
  9. Il est fortement recommandé aux médecins vétérinaires de signaler les réactions indésirables selon les protocoles établis afin que les autorités réglementaires, les fabricants et la communauté vétérinaire disposent des meilleurs renseignements possibles sur l’innocuité des vaccins (14).
  10. L’ACMV appuie le financement d’activités de surveillance des maladies infectieuses. Les résultats peuvent fournir aux médecins vétérinaires de l’information pertinente pour prendre des décisions éclairées concernant les protocoles de vaccination dans le cadre d’un programme global de soins de santé préventifs.

Références

  1. Roth J. Veterinary Vaccines and Their Importance to Animal Health and Public Health. Procedia in Vaccinology 2011;5:127-136. En ligne : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1877282X11000270 (dernière consultation le 24 août 2018).
  2. Monath T. Vaccines against diseases transmitted from animals to humans: A one Health Paradigm. Vaccine 2013;31:5321-5338. En ligne : https://doi.org/10.1016/j.vaccine.2013.09.029 (dernière consultation le 24 août 2018).
  3. Gouvernement de l’Ontario. Rabies in wildlife. En ligne : https://www.ontario.ca/page/rabies-wildlife#section-4 (dernière consultation le 24 août 2018).
  4. Vallat B. Vaccination as a tool to reduce antimicrobial resistance worldwide. Engineering Conferences International Proceedings, ECI Digital Archives, Vaccine Technology VI, 2016. En ligne : http://dc.engconfintl.org/cgi/viewcontent.cgi?article=1033&context=vaccine_vi (dernière consultation le 24 août 2018).
  5. Agence canadienne d’inspection des aliments. Veterinary Biologics. En ligne : https://inspection.canada.ca/fr/sante-animaux/produits-biologiques-veterinaires (dernière consultation le 25 février 2019).
  6. AVMA.Guidelines for Use of Autogenous-Biologics. En ligne : https://www.avma.org/KB/Policies/Pages/Guidelines-for-Use-of-Autogenous-Biologics.aspx (dernière consultation le 24 août 2018).
  7. Ellis J, Marziani E, Aziz C, et al. 2022 AAHA canine vaccination guidelines. J Am Anim Hosp Assoc 2022;58(5):213-230.
  8. AVMA. Vaccination Principles. 2018. En ligne : https://www.avma.org/KB/Policies/Pages/Vaccination-Principles.aspx (dernière consultation le 24 août 2018).
  9. AAHA. Development of New Canine and Feline Preventive Healthcare Guidelines Designed to Improve Pet Health. J Am Animal Hospital Assoc 2011;47:306-311. En ligne : https://www.aaha.org/wp-content/uploads/globalassets/02-guidelines/preventive-healthcare/aaha-preventive-healthcare-guidelines-for-dogs-and-cats.pdf (dernière consultation le 24 août 2018).
  10. To titer or to revaccinate. JAVMA News, 2016. En ligne : https://www.avma.org/News/JAVMANews/Pages/160701a.aspx (dernière consultation le 24 août 2018).
  11. Moore GE, Morrison J, Saito EK, et al. Breed, smaller weight, and multiple injections are associated with increased adverse event reports within three days following canine vaccine administration. J Am Vet Med Assoc 2023;14:1-7.
  12. Hartmann K, Day MJ, Thiry E, Lloret A, Frymus T, Addie D, et al. Feline injection-site sarcoma: ABCD guidelines on prevention and management. J Feline Med Surg 2015;17:606-13. En ligne : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26101312 (dernière consultation le 25 février 2019).
  13. Valli JL. Suspected adverse reactions to vaccination in Canadian dogs and cats. Can Vet J 2015;56:1090-1092. En ligne : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4572830/ (dernière consultation le 24 août 2018).
  14. Agence canadienne d’inspection des aliments. Veterinary Biologics Guideline 3.15E: Guideline for Reporting Suspected Adverse Events Related to Veterinary Biologics. En ligne : https://inspection.canada.ca/fr/sante-animaux/produits-biologiques-veterinaires/lignes-directrices-formulaires/3-15 (dernière consultation le 24 août 2018).