Table des matières et résumés

Un chien Labrador mâle entier de 9 ans est présenté pour une dysphagie et la présence de poils sur la langue. L’examen de la cavité buccale met en évidence une glossite sévère associée à des implantations pilaires. L’échographie et l’imagerie par résonance magnétique de la langue mettent en évidence de multiples poils contenus dans du matériel tissulaire s’étendant le long de la ligne médiane et présentant un trajet fistuleux vers la partie ventrale droite de la langue à mi-longueur de cette dernière. Une exérèse est réalisée à l’aide d’un laser au dioxyde de carbone. L’examen histopathologique de la pièce d’exérèse révèle une inflammation pyogranulomateuse centrée sur des poils en croissance, confirmant le diagnostic de glossite et d’hétérotopie pilaire linguale. Dix mois après la chirurgie, aucun signe clinique n’est réapparu et la glossite a disparu, malgré la récidive partielle de poils sur la partie dorsale de la langue et en région sublinguale droite.

Message clinique clé :
i) Bien que l’hétérotopie pilaire linguale n’ait généralement pas de répercussion clinique, les lésions ulcéreuses associées devraient justifier une imagerie et une biopsie.

ii) La résection de la lésion à l’aide d’un laser au dioxyde de carbone a donné de bons résultats dans ce cas, mais une pousse récurrente des poils est possible.

La communication interventriculaire (VSD) est une maladie cardiaque congénitale rare chez le chien. Les anomalies interventriculaires hémodynamiquement importantes doivent être fermées pour améliorer le pronostic. Ce rapport de cas décrit la fermeture interventionnelle réussie par cathéter d’un VSD musculaire chez un jeune chien de race mixte (maltais et caniche) présentant un défaut interventriculaire musculaire important (~5 mm de diamètre) avec un débit de shunt élevé de gauche à droite. Le VSD a été fermé avec un obturateur VSD personnalisé de type Amplatzer via une approche trans-veineuse percutanée (jugulaire). Nous avons conclu que l’occlusion interventionnelle d’un VSD musculaire avec un obturateur de type Amplatzer est une option de traitement viable pour les chiens. Une étude de suivi régulière de ce chien est en cours et aucune complication n’a été détectée.

Message clinique clé :
L’occlusion interventionnelle d’un VSD musculaire avec un obturateur de type Amplatzer est une option de traitement viable pour les chiens.

Un chat errant, une femelle intacte de race japonaise à poil court et d’âge inconnu (suspecté être une jeune adulte), a été secourue. La chatte était léthargique et maigre, et avait une fragilité marquée de la peau, un retard dans la guérison de plaies sans hyperextensibilité de la peau, et une ataxie proprioceptive et parésie des membres postérieurs. Des radiographies, un examen par tomodensitométrie, et de l’imagerie par résonnance magnétique ont révélé des anomalies congénitales des vertèbres, incluant des vertèbres transitionnelles thoraco-lombaires, une scoliose résultant d’une vertèbre thoracique en forme de coin, une queue pliée, et un canal central de la moelle épinière dilaté. Grâce à un soutien nutritionnel, la condition générale du chat s’est stabilisée, suivi d’une amélioration graduelle et complète des caractéristiques de la peau. Le séquençage du génome complet a été effectué; toutefois, aucune variation génétique pathogénique n’a été identifiée qui aurait pu causer ce phénotype, incluant la scoliose congénitale. Une biopsie cutanée obtenue 7 j après le sauvetage n’a révélé aucune trouvaille spéciale à l’histopathologie ou par microscopie électronique à transmission. Basé sur le déroulement clinique et l’examen microscopique, le syndrome de fragilité cutanée réversible félin induit par la malnutrition (FSFS) était suspecté, et le soutien nutritionnel a été considéré comme ayant amélioré la condition cutanée.

Message clinique clé :
Ce cas est le deuxième cas rapporté de FSFS induit par la malnutrition soupçonné et a fait l’objet d’un suivi à long terme.

Une chienne croisée rottweiler stérilisée âgée de 13 ans a été présentée avec une histoire de démarche anormale et d’effondrement associés à l’excitation ou à l’activité physique depuis 8 jours. Un galop cardiaque a été noté à l’auscultation thoracique, un bloc auriculo-ventriculaire du 1^er degré et une tachycardie sinusale ont été notés à l’électrocardiogramme. L’échocardiographie a permis d’identifier une masse luminale hypoéchogène et irrégulièrement marginalisée dans le ventricule droit au niveau des valvules pulmonaires. L’examen macroscopique post-mortem a confirmé la présence d’une masse molle, polypoïde et botryoïde (9 × 3 × 3 cm) avec une surface lisse et brillante attachée à l’endocarde de la voie d’éjection du ventricule droit et s’étendant jusqu’à l’artère pulmonaire. Les résultats histologiques concordaient avec le diagnostic de myxosarcome avec embolie pulmonaire. De plus, la chienne dans ce rapport présentait un hémangiosarcome auriculaire droit et un hémangiome cutané sans rapport avec ses résultats cliniques.

Message clinique clé :
Les myxosarcomes cardiaques sont des néoplasmes très rares chez le chien et les tumeurs cardiaques primaires concomitantes d’histogenèse différente sont encore plus rares chez le chien. À la connaissance des auteurs, il s’agit du premier rapport de myxosarcome et d’hémangiosarcome coexistant dans le cœur d’un chien. Les myxosarcomes cardiaques doivent être pris en compte dans le diagnostic différentiel des masses cardiaques intracavitaires associées à des signes d’obstruction et d’insuffisance cardiaque.

Les carcinoïdes sont des tumeurs rares qui prennent leur origine des cellules du système neuroendocrinien. Dans la littérature médicale vétérinaire il n’y aurait qu’un seul cas rapporté d’un chat avec un carcinoïde de la vésicule biliaire, sans aucune information de suivi à long terme disponible pour ce chat. Également, il y aurait 9 cas rapportés de chiens avec des carcinoïdes de la vésicule biliaire, mais encore là aucun suivi à long terme. Le cas présenté ici décrit la présentation clinique, l’apparence chirurgicale, les trouvailles histopathologiques et immunohistochimiques, le traitement post-opératoire par chimiothérapie adjuvante, et le devenir à long terme d’un chat domestique à poil court avec un carcinoïde de la vésicule biliaire. Dans le cas présent, le diagnostic de carcinoïde de la vésicule biliaire était basé sur les trouvailles histologiques et immunohistochimiques. Les signes cliniques d’un carcinoïde de la vésicule biliaire sont non-spécifiques et les trouvailles échographiques pourraient ne pas être concluantes; toutefois, il devrait être considéré comme un diagnostic différentiel possible chez des chats avec des lésions à la vésicule biliaire ou dans la région de la vésicule biliaire. Le pronostic est mauvais, avec un risque élevé de métastases. Dans le cas présent, des métastases sont apparues 7 mo post-chirurgie malgré une chimiothérapie adjuvante, et le temps de survie a été de 10 mo à compter du moment du diagnostic.

Message clinique clé :
Ce rapport de cas décrit la présentation clinique, l’apparence chirurgicale, les trouvaille histologiques et immunohistochimiques, la thérapie adjuvante postopératoire, et le résultat à long-terme pour un chat avec un carcinoïde de la vésicule biliaire, qui devrait être considéré comme un diagnostic différentiel potentiel chez les chats avec des lésions à la vésicule biliaire ou dans la région de la vésicule biliaire.

Objectif
Plusieurs techniques de préparation de la peau sont utilisées lors de la surveillance électrocardiographique (ECG) des chevaux. L’objectif de cette étude était de déterminer quelles méthodes produisent la meilleure qualité de signal en utilisant des électrodes textiles et des électrodes standard argent/chlorure d’argent (Ag/AgCl).

Animaux et échantillons
Les données d’électrocardiogramme ont été obtenues simultanément à l’aide d’électrodes textiles et d’électrodes Ag/AgCl pour 4 techniques de préparation cutanée chez 6 chevaux.

Procédure
Les effets de la préparation de la peau (nettoyage à l’alcool isopropylique, avec ou sans rasage des cheveux) et les effets de l’application d’un gel conducteur ont été évalués à l’aide de métriques de qualité du signal.

Résultats
Le rasage et le nettoyage à l’alcool n’ont eu aucun effet sur la qualité du signal pour les deux types d’électrodes. Les électrodes Ag/AgCl contiennent un gel solide et l’application de gel supplémentaire n’a pas affecté la qualité du signal. La qualité des données a été considérablement améliorée lorsque le gel a été appliqué sur des électrodes textiles. De plus, il n’y avait aucune différence dans la qualité du signal entre les types d’électrodes lorsque du gel était utilisé.

Conclusion et pertinence clinique
Cette étude suggère que la préparation de la peau par nettoyage et/ou rasage n’a pas d’effet significatif sur la qualité du signal ECG équin. Lorsque du gel est utilisé, les électrodes textiles constituent une alternative pratique aux électrodes Ag/AgCl, car elles produisent des enregistrements ECG de même qualité.

Objectif
Cette étude a abordé le manque actuel de connaissances sur les réponses immunitaires néonatales de stimulation pour maitriser la maladie respiratoire à coronavirus bovin (BCoV) chez les bovins de boucherie en âge de sevrage.

Animaux
Les études 1 et 2 portaient respectivement sur 33 et 22 veaux de boucherie néonatals croisés commerciaux.

Procédures
L’étude 1 a comparé les concentrations d’anticorps neutralisant le BCoV de veaux témoins avec 3 groupes de veaux vaccinés de manière différentielle avec des vaccins à virus vivant modifié (MLV) contre le BCoV pour administration par voie mucosale et/ou systémique. L’étude 2 a comparé les concentrations d’anticorps spécifiques et neutralisants parmi des groupes de veaux sensibilisés au BCoV par voie mucosale et qui ont eu un rappel par voie systémique différentielle.

Résultats
Dans l’étude 1, les veaux qui avaient reçu une amorce au niveau des muqueuses et un rappel systémique présentaient des concentrations d’anticorps neutralisant le BCoV plus élevées que le groupe témoin au sevrage. Dans l’étude 2, le rappel des veaux amorcés par voie mucosale par l’injection d’un vaccin inactivé ou MLV a entraîné une réponse anamnestique en anticorps spécifiques du BCoV au sevrage.

Conclusion
En période néonatale, l’amorce par voie mucosale et le renforcement systémique ont entraîné des réponses anamnestiques en anticorps BCoV au sevrage.

Pertinence clinique
La vaccination de rappel doit être envisagée pour maitriser la maladie respiratoire causée par le BCoV.

Objectifs
Évaluer les effets d’un surnageant acellulaire de Lactococcus lactis (CFSM) sur les paramètres de performance et de diarrhée et la présence d’E. coli entérotoxinogène F4+ (ETEC) chez les porcelets en post-sevrage, et évaluer l’effet in vitro du CFSM sur l’expression du gène faeG dans un E. coli F4+.

Animaux et procédure
Dans 3 essais portant sur 90 porcelets par essai, les porcs ont reçu un placebo ou 1 des 2 traitements CFSM et ont été observés pour détecter la diarrhée et leurs performances. Des prélèvements fécaux ont été effectués pour déterminer la présence d’ETEC. La RT-PCR quantitative a été utilisée pour évaluer l’expression du gène faeG dans E. coli 21259 après traitement avec CFSM à 50 mg/mL.

Résultats
Le CFSM administré pendant 14 jours à une dose de 24 mg/kg de poids corporel (2X) a réduit les paramètres liés à la diarrhée par rapport au placebo. La RT-PCR quantitative a montré que, chez E. coli 21259 traité avec CFSM à 50 mg/mL, l’expression du gène faeG était significativement réprimée (P < 0,0001) par rapport à celle du témoin non traité.

Conclusion
Le CFSM évalué a réduit la fréquence et la prévalence de la diarrhée sur le terrain. Le traitement in vitro a eu un effet inhibiteur sur l’expression du gène faeG chez F4+ E. coli 21259.

Objectif
Décrire les données, le traitement et les résultats du volvulus de l’intestin grêle (SIV) chez 47 vaches.

Animaux et procédure
Analyse rétrospective des dossiers médicaux. Comparaison des résultats pour 18 vaches survivantes et 29 vaches non survivantes.

Résultats
Les signes vitaux anormaux les plus courants étaient la tachycardie (68,0 %), la tachypnée (59,6 %) et la diminution de la température rectale (51,1 %). Des signes de coliques sont apparus chez 66,0 % des vaches étudiées. La motilité du rumen était réduite ou absente chez 93,6 % des vaches et la motilité intestinale chez 76,6 %. Les signes cliniques de ballottement et/ou percussion et auscultation simultanée étaient positifs du côté droit chez 78,7 % des vaches. L’examen transrectal a montré une dilatation de l’intestin grêle chez 48,9 % des vaches. Le rectum contenait peu ou pas de matières fécales chez 93,6 % des vaches. Les principales anomalies des analyses de laboratoire étaient l’hypocalcémie (74,1 %), l’hypokaliémie (73,8 %), l’azotémie (62,8 %), l’hypermagnésémie (61,6 %) et l’hémoconcentration (60,0 %). Les principaux résultats échographiques étaient une dilatation de l’intestin grêle (87,1 %) et une motilité intestinale réduite ou absente (85,2 %). Quarante et une des 47 vaches ont subi une laparotomie du flanc droit et le SIV a été corrigé chez 21 vaches. En comparant les résultats cliniques et biologiques de 18 vaches survivantes et de 29 vaches non survivantes, les groupes différaient significativement en ce qui concerne l’état général sévèrement anormal (16,7 contre 37,9 %), la stase du rumen (22,2 contre 79,3 %), l’atonie intestinale (16,7 contre 48,3 %), la concentration sérique d’urée (6,5 contre 9,8 mmol/L) et la concentration sérique de magnésium (0,98 contre 1,30 mmol/L). En résumé, 38,3 % des vaches ont reçu leur congé et 61,7 % ont été euthanasiées avant, pendant ou après l’intervention chirurgicale.

Conclusion et pertinence clinique
Une évolution aiguë de la maladie, peu ou pas de selles dans le rectum et un intestin grêle dilaté étaient caractéristiques du SIV dans cette population étudiée.

Contexte
Les cas d’urgence peuvent être présentés à toute heure du jour ou de la nuit. Tous les praticiens des petits animaux doivent avoir les compétences nécessaires pour trier et stabiliser les cas d’urgence courants, même si les cas sont finalement transférés vers un autre établissement.

Objectif et procédure
Le deuxième de cette série de trois articles traite des animaux qui s’effondrent à la maison ainsi que des chiens et des chats qui saignent. Une approche par étapes pour catégoriser et stabiliser ces cas est décrite, ainsi que des conseils utiles pour optimiser l’expérience de référence, si elle est indiquée.

Résultats
Avoir une approche robuste et méthodique face aux animaux qui s’effondrent est important dans de nombreux cas d’urgence, car les causes et les méthodes de traitement varient. Les saignements peuvent entraîner une mort aiguë s’ils ne sont pas traités et connaître les étapes à suivre pour arrêter le saignement est important pour la stabilisation du patient.

Conclusion et pertinence clinique
Ne référez pas les cas urgents avant d’avoir terminé la stabilisation de base. De nombreux cas d’urgence ne nécessitent pas de référence urgente et peuvent être traités par le vétérinaire initial ou envoyés à une clinique de référence sur rendez-vous après que les mesures de stabilisation appropriées ont été prises.